Le surnom de « perle de l'Adriatique » résume bien Dubrovnik. Le port historique et la vieille ville fortifiée qui le défendit si longtemps rayonnent bien au delà de la Croatie. Et ses amoureux en sont devenus, comble du destin, son nouveau danger par une fréquentation échevelée. On choisit donc un créneau moins dense pour une balade à pied.

Quel destin que celui de Dubrovnik ! La ville-port, qui s'appelait encore Raguse jusqu'en 1918, aura connu une multitude d'occupations courtes ou assujettissements à l'impôt par les Sarrasins, Vénitiens, Ottomans, Hongrois, Autrichiens, Français, Allemands, Serbes... mais vécut de longs siècles comme République de Raguse, une cité-état, la vraie rivale de Venise sur les mers. En 1418, elle est la première nation européenne, loin avant les autres, à abolir l'esclavage et interdire le commerce d'esclaves. C'est Napoléon 1er qui met fin à la république en 1808 et rattache la ville à l'Italie. Cent dix ans plus tard, à l'issue de la Première guerre mondiale, l'intégration au Royaume des Serbes, Croates et Slovènes lui donne un nouveau nom plus en adéquation avec la langue. Dubrovnik, la perle de l'Adriatique, est née.
Mais l'histoire pas terminée. A l'éclatement de la Yougoslavie, la ville croate est assiégée par l'ex armée nationale aux mains des Serbes de l'hiver 1991 à l'été 1992, puis largement bombardée jusqu'à 1993 alors que l'Unesco l'avait classée au patrimoine mondial de l'humanité. Les deux tiers des bâtiments de la vieille ville sont endommagés ou détruits mais la solidarité internationale et la ferme volonté des habitants vont faire des miracles. En quelques années, les murs sont relevés, des tuiles roses arrivent de Toulouse pour remplacer les anciennes... et des milliers de touristes débarquent.

Du port à la porte

La première chose qui frappe à Dubrovnik est la palette de bleus différents que choisit le ciel selon où se porte le regard. Il
accompagne cette balade de la mer à la porte extérieure des remparts.Avant d'arriver, le port se laisse découvrir entre les arbres qui
bordent la route descendant de la colline. Les tours et arches sont bien au rendez-vous pour abriter les embarcations. On joue d'un rien des coudes pour passer la trop étroite porte qui sépare le port de la ville même. Et tout de suite apparaît la baroque cathédrale de l'Assomption de la Vierge, qui tient son nom d'une toile du Titien placée derrière le grand autel, où sont conservées des reliques de Saint-Blaise, le patron protecteur de la ville (qui méritait bien ça !). Sur la droite, les arcades du Palais du Recteur apportent une ombre agréable. Le Recteur, chef tout puissant de la ville, était élu pour 30 jours et n'avait pas de temps à perdre. Tout comme nombre de visiteurs d'aujourd'hui. On passe donc devant la Tour de l'Horloge pour enfin appréhender d'un seul regard le Stradun, la rue principale érigée sur un marécage, où terrasses et boutiques branchées s'étalent. Au long de ses 320 mètres, des ruelles montantes s'échappent comme pour chercher au haut de leurs marches finales un peu d'isolement et de frais. Pour une eau désaltérante, et méritée, on s'arrête à la grande fontaine d'Onofrio du XVème siècle, tout près du but. En face ou presque, la Porte Pile est la sortie de la cité fortifiée... pour une autre ville, la Dubrovnik neuve, et là, c'est une autre histoire.


Vue d'en haut


L'entrée du vieux port

Le vieux port


On se bouscule pour passer du port à la vieille ville

La cathédrale de l'Assomption de la Vierge


Les arches du Palais du Recteur

La place de l'horloge


La Stradun

Une des ruelles montantes

La grande fontaine d'Onofrio


La Porte Pile, sortie de la ville fortifiée

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