Corfou est l’une des plus belles îles de l’Adriatique, avec son charme grec et ses influences italiennes ou balkaniques. Une destination à découvrir sans réserve.

Avec sa forme de faucille, Corfou est facilement reconnaissable sur la carte de l’Adriatique. La plus septentrionale des îles grecques est la terre hellène la plus porche de l’Italie, tout en étant située à quelques kilomètres de l’Albanie. Elle constitue aussi un melting pot des influences les plus diverses qui ont façonné la région.

Influences multiples

On y aborde au matin en découvrant un paysage de montagnes couvertes d’oliviers, l’une des grandes spécialités insulaires. A la croisée de différentes civilisations, Corfou, l’antique Corfire, a été longtemps un enjeu géostratégique. Visitée par Ulysse, alliée d’Athènes durant la guerre du Péloponèse, elle a ensuite été un base navale romaine, puis byzantine.

En 1386, les habitants demandent la protection du Doge de Venise, la grande puissance navale dans cette partie de la Méditerranée. Les Vénitiens s’installent et vont fortifier la capitale, qui a résisté à plusieurs assauts turcs, particulièrement en 1716. Ils ont bien entendu influencé l’architecture locale, avec des rues sous arcades, mais également développé l’agriculture, notamment la production d’olives.

Entre 1797 et 1814, l’île est occupée par les Français qui contrôlent les côtes illyriennes. Les Britanniques prennent ensuite leur place et Corfou devient un protectorat des îles grecques en lutte contre les Turcs, un combat dans lequel s’illustre un jeune noble anglais romantique, lord Byron. En 1864, avec les îles ioniennes, Corfou est cédée au tout jeune Etat grec dont elle constitue la terre la plus septentrionale.

Le refuge de Sisi l’impératrice

Désormais, elle devient avant tout une destination touristique, phénomène qui se développe à la fin du xixe siècle. L’une des principales attractions de l’île, aujourd’hui, demeure l’Achileon, bâti par la princesse Sissi, impératrice d’Autriche. Cette réplique de temple grec, bâti en l’honneur du fils défunt de l’impératrice a, par la suite été quelque peu enlaidi par l’empereur allemand, Guillaume II qui y a rajouté des statues d’un style assez martial. Sisi avait fait de Corfou l’un de ses lieux de villégiature favori.

En 1923, l’Italie s’empare pour une courte période de Corfou, mais la Société des Nations, l’ancêtre de l’Onu, permet de régler le conflit à l’amiable. L’un des rares succès de la SDN. L’île sera encore l’objet de tensions pendant la Seconde Guerre mondiale et la Guerre Froide.

Douceur de vivre de l’Adriatique

Coincée entre ses deux forteresses, la capitale de Corfou ne manque pas de charmes et reflète assez bien les différentes influences qui l’ont façonné. Un exemple ? Demandez un café local… Qu’on qualifiera de café helenico pour les Grecs, de café balkanique pour certains, voire de café turc pour d’autres. Bref, un café avec « un peu à manger dedans », mais pas si fort. Rien à voir avec l’expresso serré des Italiens d’à côté…

A Corfou, laissez-vous bercer par la douceur de vivre insulaire, profitez du joli marché en plein air, derrière la nouvelle forteresse où l’on vend des légumes frais, des fromages et des poissons, autant d’ingrédients au menu des tavernes alentours. Pour quelques euros, on s’en sortira avec un menu copieux et une visite de la cuisine grecque !

On pourra aussi flâner dans les ruelles très touristiques du vieux Corfou, notamment vers l’ancienne synagogue, chère à Albert Cohen.

Erwan Chartier
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