Capitale d’un petit pays, la Slovénie, Ljubljana ne manque pas de charmes. Au carrefour d’influences autrichiennes, latines ou slaves, elle respire la joie d’un vivre d’un pays prospère, entre Alpes, Adriatique et Balkans.

Ljubljana qui signifie « la bien aimée » est l’une des plus petites et des plus charmantes capitales européennes, offrant au visiteur un mélange d’influences alpines, balkaniques et italiennes qui en font une escale idéale pour un court séjour. Elle est au cœur d’un jeune Etat, la Slovénie, comptant deux millions d’habitants, issue du démembrement de la Yougoslavie dans les années 1990. Auparavant, la Slovénie était la république yougoslave la plus prospère. Homogène, son indépendance a été rapidement reconnue, sans les violents combats qu’ont connus la Croatie ou la Bosnie.

Les dragons de Jason

La belle Ljubljana a pourtant été au centre d’une histoire tumultueuse. Elle est bâtie sur un ancien camp romain, dont certaines parties des murailles ont été conservées et restaurées au début du xxe siècle. Mais l’endroit était déjà connu pour un épisode fameux de la mythologie grecque. De retour de son expédition pour trouver la toison d’or, Jason et ses argonautes seraient passés par Ljubljana, où ils auraient terrassé un grand dragon qui sévissaient dans les marais voisins. Le dragon fait depuis partie des armoiries de la ville. Le pont des dragons, avec d’étonnantes sculptures de bronze, rappelle cette légende. Construit en 1901, il est surnommé avec humour « le pont des belles-mères » par les habitants.

Après les Romains, des tribus slaves s’installent dans la région : les Slovènes. Ils ne disposeront pas d’Etat proprement dit jusqu’à l’époque contemporaine, mais développent une culture originale entre les Alpes et les Balkans. Au Moyen Âge, Ljubljana et les Slovènes passent sous la domination des Habsbourg d’Autriche.

Parfums d’Europe centrale

La ville a été ravagée à plusieurs reprises par des tremblements de terre. Le dernier a détruit près de 10 % de la ville en 1895. Ljubljana est alors l’une des villes moyennes de l’empire austro-hongrois. Un architecte de talent, Jorge Plecnik, entreprend alors sa reconstruction dans un style art nouveau qui lui donne son identité aujourd’hui.

Au carrefour de plusieurs influences, Ljubljana conserve en effet un petit parfum d’Europe centrale, quand Vienne dominait la Mittel Europa. A côté des immeubles baroques, on retrouve de nombreux bâtiments du début du xxe siècle. Ils témoignent désormais d’un âge d’or pour une cité qui devenait un centre intellectuel pour des Slovènes affirmant leur identité.

La principale place, devant un triple pont bâti par Plecnick, est dominée par la statue du grand poète slovène, Preseren (1800-1849). Du doigt, il montre un bas-relief, sur une maison dans une rue adjacente, où l’on distingue le portrait d’une jeune femme. Il s’agit de son grand amour, Julia Primic, qui préféra épouser un homme plus riche que de suivre le poète.

On peut flâner de longues heures dans les rues de Ljubljana, aujourd’hui ville étudiante et fort animée la nuit. On passera par le marché, où l’on trouve de nombreuses spécialités locales. Un détour s’impose par la belle cathédrale baroque. Les lourdes portes de bronze rappellent l’histoire slovène et ont été installées à l’occasion de la visite du pape Jean-Paul II. L’histoire de ce petit peuple d’Europe est aussi évoquée dans l’hôtel de ville qui abrite régulièrement des expositions d’art contemporain.

Et pour les gourmands, ne manquez pas les nombreuses chocolateries ou les boutiques de miel. Et pourquoi ne pas goûter un œil de dragon, la confiserie vedette du moment.

Erwan Chartier
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