Depuis 2010, la cathédrale d’Albi est classée au patrimoine mondial de l’Humanité, entraînant un fort développement du tourisme dans cette cité médiévale, bordée par le Tarn.

De loin, l’austère silhouette de briques rouges qui domine les bords du Tarn ressemble plus à un château qu’à un lieu de culte. Il est vrai que la cathédrale Sainte-Cécile a été imaginée comme une forteresse de la Foi par l’évêque Bernard de Castanet. En posant la première pierre, ou plutôt la première brique en 1282, ce dernier entend prouver la puissance de la religion catholique, quelques décennies après la terrible croisade des Albigeois. Accueillant envers les cathares, le pays d’Albi en était venu à incarner cette hérésie qui s’est développée aux xiie et xiiie siècle, mélange de retour aux sources du christianisme et de réaction à la richesse de l’église officielle.

Entre 1209 et 1229, de nombreux nobles du nord de la France descendent en Occitanie pour participer à cette croisade, marquée par des massacres comme celui de la population entière de Béziers. Elle permet surtout au roi de France d’affaiblir les puissants comtes de Toulouse et d’étendre son influence dans le Midi. Dans ce contexte, les évêques d’Albi s’imposent comme des puissants seigneurs féodaux, lèvent des armées et vivent dans le faste et le luxe, au point que certains seront sévèrement remis dans le droit chemin par Rome.

Explosion de couleurs

La cathédrale d’Albi sera le symbole de leur puissance. L’extérieur est très sobre, à l’exception du baldaquin, chef d’œuvre de sculpture gothique. Le clocher, encadré par de puissantes tours, évoque en revanche un donjon médiéval gardant la plaine du Tarn.

Le contraste est donc saisissant avec l’intérieur de l’édifice, une explosion de couleurs, de peintures murales et de marbre qui font de Sainte-Cécile l’une des plus belles cathédrales d’Occident. L’arrière de l’édifice est occupé par les imposantes orgues qui surplombent la célèbre fresque du jugement dernier. Au milieu, un imposant jubé sépare l’espace dévolu aux fidèles du chœur de a cathédrale. On peut longer ce dernier par le déambulatoire et ses façades remplies de fresques et de statues. Puis on pénètre dans le grand chœur, un éblouissement artistique et l’un des chefs-d’œuvre du gothique européen. Les fresques du plafond, à trente mètres de hauteur, resplendissent d’or et de ce bleu si particulier, du aux peintres italiens du XVIe siècle qui les ont réalisés en trois ans seulement. 

A côté de la cathédrale Sainte-Cécile, on peut découvrir l’imposant palais épiscopal que fit également édifié Bernard de Castanet. C’est d’ailleurs l’ensemble urbain qui a été classé par l’Unesco qui retenu la grande cohérence architecturale de la ville. On ne manquera pas, enfin, toujours sur la place de la cathédrale, le musée dédié à l’un des plus célèbres enfants du pays : Toulouse-Lautrec. Mais ce grand artiste qui a croqué la vie de la Bohême parisienne de la fin du XIXe siècle n’était pas forcément l’un des paroissiens les plus assidus de la cathédrale…

 

Lien vers brochure réveillon roussillon

 

Erwan Chartier
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