Classé au patrimoine mondial de l’Humanité, le Haut Koenigsbourg, en Alsace, est l’un des plus célèbres châteaux d’Europe. Visite dans ce nid d’aigle à 750 m d’altitude.

Depuis la plaine d’Alsace, les sommets des Vosges semblent rognés par les nombreuses forteresses, masses claires au milieu de sombres forêts, qui rappellent que l’histoire de ce pays a toujours été mouvementée. Parmi ces nids d’aigles, l’un d’entre eux attire particulièrement le regard : le haut Koenigsbourg, sans doute le château le plus célèbre d’Alsace et l’un des rares qui ne soit pas ruiné.

A l’instar de la cité de Carcassonne ou du château de Pierrefonds, il apparaît comme la quintéscence du Moyen Âge européen. Et pourtant, il s’agit plutôt d’une réinterprétation de l’architecture médiévale. Il a appartenu à plusieurs grandes familles locales ou germaniques, dont celle des Hagsbourg. A partir du XVe siècle, ces derniers en font l’une des grandes forteresses de la maison d’Autriche, destinée à protéger l’un des grands axes de circulation entre l’Alsace et la France. Il est détruit pendant la guerre de Trente ans, en 1633.

Propriété du Kaiser

Au XVIIIe siècle, ces ruines romantiques commencent à susciter l’intérêt des historiens et des écrivains. Mais le site continuait à se dégrader et la tâche pour le sauver semblait impossible à relever. Jusque 1899, lorsque la ville de Sélestat fait don du château au kaiser Guillaume II. Ce dernier entend alors reconstruire la forteresse afin d’en faire un symbole de la présence allemande dans l’Alsace annexée depuis 1871.

Le Kaiser va débourser deux millions et demi de marks pour des travaux qui s’achèvent en 1908. Il choisit un architecte inconnu, Bodo Ebhart qui a façonné cette étrange construction dont la restauration a suscité de vives critiques à l’époque. On parle alors d’«hérésie archéologique » ou de « Moyen Âge d’opéra-comique ».

Charme gothique

Mais cent ans plus tard, force est de constater que le lieu conserve un étrange charme gothique, mélange des souvenirs des contes de Grimm, des histoires de chevaliers ou des symboles du militarisme germanique. Tout visiteur qui se présente devant l’enceinte extérieur et sa lourde porte fortifiée, dominée par une énorme tour d’angle, ne peut être qu’être frappé par l’impression de puissance du château.

Le Haut-Koenigsbourg constitue un vaste triangle de 260 m de long, sur 50 m de large. On pénètre ensuite dans la basse-cour, avec ses bâtiments domestiques qui abritent aujourd’hui les caisses et les boutiques. On continue par le château supérieur et le donjon, avec ses multiples pièces. L’attention est attirée par les cuisines, les nombreuses chambres ou les salles d’apparat, avec de nombreux trophées de chasse ou des armes anciennes. Les lambris patinés ou peints, les vitraux procurent une impression unique.

Depuis le bastion occidental, la vue sur le reste du château, ses longues courtines et la plaine d’Alsace est époustouflant. On comprend que le site a inspiré tant d’artistes, particulièrement les auteurs de bande dessinée ! Le Haut-Koenigsbourg est aujourd’hui l’un des monuments les plus visités d’Alsace, un incontournable qui permet une plongée dans l’histoire, celle d’un château médiéval revisité par un architecte romantique du XIXe siècle.

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Erwan Chartier
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