La capitale suédoise a bâti un écrin moderniste pour le Vasa, navire amiral du royaume de Suède qui coula en 1628, lors de son voyage inaugural et a été extraordinairement conservé. Son musée est aujourd’hui l’un des lieux culturels les plus fréquentés de Scandinavie.

D’un drame peut parfois sortir un bien et le désastre du Vasa, en 1628, a contribué à la constitution d’un musée maritime exceptionnel. Ce dernier s’est imposé comme l’une des attractions majeures de Stockholm, une ville qui ne manque ni de charmes ni d’équipements culturels. L’histoire du navire Vasa est en effet singulière. Sa construction a été ordonnée par le roi Gustav II (1554-1632), l’un des rois soldats qui ont forgé la Suède moderne.

Ce souverain protestant voulait doter son pays d’une flotte puissante afin de contrer la très catholique Pologne dans la Baltique pendant la guerre de Trente ans. Le Vasa devait en être le fleuron et l’une des plus grosses unités. Il fallut deux ans aux ingénieurs pour concevoir ce bâtiment qui, en raison du nombre de canons embarqués, posait de sérieux problèmes techniques. Les ingénieurs avaient bien décelé des problèmes de surpoids et de gite, mais personne, et surtout pas les courtisans, n’avait osé en informer le roi. Au contraire, ce dernier ordonna qu’on accélère les travaux et que le bateau soit lancé le plus vite possible. Des sommes considérables avaient été engagées pour sa construction et il importait de l’utiliser au plus vite.

Naufrage instantané

Le 10 août 1628, de nombreux Suédois se pressaient donc sur les docks pour le départ du fier trois mâts. Le navire était énorme pour l’époque et somptueusement décoré. Sa construction avait ainsi nécessité près d’un millier de mètres cubes de bois. Le Vasa s’élança à travers les nombreuses îles du golfe de Stockholm, mais il n’avait pas parcouru un mille marin qu’une rafale le déstabilisa. En raison de son poids et de ses problèmes de structure, l’eau s’engouffra dans par les sabords des canons qui étaient situés trop près de la ligne de flottaison. En quelques minutes, le vaisseau coula, provoquant une soixantaine de morts et… une très grosse blessure à la fierté nationale suédoise. Sans doute heureusement pour lui, l’architecte responsable du projet était mort quelques mois plus tôt…

Quelques tentatives de renflouement eurent lieu, mais sans succès et le Vasa tomba dans l’oubli. Il ne devait être redécouvert que dans les années 1950. Après quelques sondages, les plongeurs et les archéologues découvrirent avec stupéfaction que l’épave était parfaitement conservée à 30 mètres de fond. Les eaux froides et saumâtres de la Baltique, mais également la forte pollution des XIXe et XXe siècle avait empêché les parasites d’attaquer le bois !

Pendant de nombreuses années, l’épave a donc été fouillée et des milliers d’objets découverts et étudiés. Puis, en 1989, 333 ans après son naufrage, le Vasa a été remonté à la surface. Les Suédois ont mis au point des techniques innovantes pour traiter et sécher le bois qui sont désormais utilisées partout dans le monde. Ils ont construit un bâtiment moderniste autour de la forme de radoub où l’épave a été déposée et traitée pendant de nombreuses années.

On pénètre dans le musée Vasa par un sas qui permet de contrôler l’hydrométrie et la pression de l’air. Cela bouche un peu les oreilles, mais le spectacle en vaut incontestablement le détour. Dans une lumière tamisée, l’immense épave, très sombre, apparaît alors dans son ensemble. La visite se fait sur différents niveaux qui permettent de voir les différents ponts et les nombreux objets exposés. Des reconstitutions numériques permettent également de se plonger dans le quotidien de ce navire du XVIIe siècle, le seul aussi bien conservé dans le monde.

Le musée Vasa à Stockholm

Le Vasa a été extraordinairement conservé

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Erwan Chartier
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1 commentaire(s)

HCONVIVIAL le 25 mars 2017

UN EXCELLENT ARTICLE ALA FOIS HISTORIQUE ET TOURISTIQUE


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