À l’instar de plusieurs anciennes villes industrielles, Belfast s’est lancé dans un ambitieux programme de revitalisation urbaine, passant par le développement d’équipements culturels dont le Titanic Center demeure le fleuron. Il évoque l’histoire du naufrage le plus célèbre de l’histoire, celui du Titanic, construit par les chantiers Harland and Wolff.

Jusqu’aux années 2000, Belfast n’était pas réputée pour son attractivité touristique, mais, depuis, les choses ont bien changé et le Titanic Center en est le symbole. Bien entendu, les cicatrices des « troubles » ne sont pas toutes refermées, et les guides touristiques – d’anciens prisonniers politiques formés et financés par un programme européen – ont leurs quartiers privilégiés en fonction de leur communauté d’origine. Toutefois, l’ancienne cité industrielle, à l’atmosphère un peu grise, semble aujourd’hui se rêver un nouvel avenir et entend jouter avec sa rivale Dublin en matière de festivité, de convivialité et de culture.

Une convivialité nouvelle

L’immense friche industrielle des chantiers navals de Queen Island est dorénavant aux mains des promoteurs immobiliers, des cinéastes – c’est ici qu’est tournée la série Game of Thrones – et des touristes venus visiter le Titanic Center, symbole de la « régénérescence » de la cité. Le parallèle avec Bilbao, et son musée Guggenheim, s’impose naturellement et illustre le succès des politiques de reconquête urbaine grâce à la culture. Le Titanic Center est le symbole de la convivialité nouvelle de Belfast, comme lors des inoubliables fêtes de l’Euro 2016, à l’occasion des retransmissions à proximité des matchs des équipes irlandaises.

La forme du bâtiment, en étoile, rappelle les cinq branches du logo de la White Star, la compagnie qui commanda le Titanic et ses deux sisterships, l’Olympic et le Britannic. Il domine les anciennes formes de radoub où furent assemblés ces géants des mers par les chantiers Harland and Wolff. Le Titanic Center est entouré de vastes espaces qui devraient, à court terme, accueillir des logements.

On pénètre ensuite dans un vaste patio de plusieurs étages où l’on vous remet un billet d’embarquement sur le Titanic, avec la promesse de bien arriver, cette fois… La visite débute par une présentation du Belfast du début du xxe siècle et de la vie dans les chantiers navals. L’évocation de la construction des paquebots géants est fort impressionnante, puisque le visiteur embarque dans des wagonnets à plusieurs mètres de hauteur pour se retrouver bringuebalé, façon train fantôme, à travers les aciéries, les ateliers de charpente ou le rivetage. Est tout aussi réussi un film qui nous offre une plongée numérique dans les tréfonds du navire reconstitué numériquement.

Objets remontés de l’épave

Plusieurs pièces sont dédiées à l’exposition d’objets remontés de l’épave et de quelques cabines refaites, permettant d’appréhender aisément le fossé social entre les premières et dernières classes… Pauvres et riches se sont trouvés, de toute façon, égaux lors du drame, sobrement évoqué à travers des témoignages de rescapés et des portraits de disparus. Le musée aborde également les suites de la catastrophe, les commissions d’enquêtes, la carrière des sisterships du Titanic et, bien entendu, l’inépuisable source d’inspiration qu’il a constituée pour les romanciers et les cinéastes. La visite se termine par la projection des films des robots sous-marins lors de l’exploration de l’épave dans les années 1990.

Le Titanic center de Belfast

Le batiment du Titanic center évoque les cinq branches de l'étoile de la compagnie White Star

L'olympic, le navire transbordeur du Titanic et, en arrière-plan, le Titanic center

Erwan Chartier
Thèmes associés : #Actu

Partagez cet article :

0 commentaires

Réagir

@