Considérée comme le premier château fort construit en pierre en Angleterre, la Tour de Londres occupe une place à part dans l’imaginaire britannique, sans doute en raison de toutes ces célébrités qui y ont été emprisonnées ou exécutées. Elle est l’un des monuments les plus visités du pays.


Afin de marquer son nouveau pouvoir, Guillaume Le Conquérant fait construire un imposant château après avoir conquis Londres et l’Angleterre en 1066. Il s’agit d’un imposant donjon carré, bâti en pierres blanches, dont certaines proviennent de la région de Caen. C’est la première forteresse maçonnée dans les îles britanniques depuis les Romains. Elle va servir de modèle dans tout l’archipel, mais également en Bretagne et Normandie. Par la suite, cette White Tower est entourée d’une double fortification et ne cesse de se développer jusqu’au XIIIe siècle.
Prisonniers de haut rang
Symbole de pouvoir sur la capitale anglaise, la Tour de Londres est fortement associée à mille ans d’histoire de la Grande-Bretagne. Si elle est une résidence royale à l’origine, c’est surtout sa fonction de prison, mais également de coffre-fort pour les joyaux de la couronne, qui l’ont rendue célèbre. Dès 1100, elle accueille en effet son premier prisonnier, Raynulf Flambard. Qui en devient aussi le premier évadé, puisqu’il réussit à payer un banquet à ses geôliers, à les enivrer et à en profiter pour quitter les lieux !
Au XIIIe siècle, elle devient la résidence des prisonniers de haut rang, avec notamment sa première prisonnière, Margaret de Clare. En 1278, Edouard Ier y interne plusieurs centaines de juifs, avant de les expulser. Le roi d’Ecosse, Jean de Bailleul, fait un séjour de trois ans dans la tour du Sel. Dans les décennies qui suivent, au gré des succès militaires de la guerre de Cent Ans, de nombreux aristocrates français de haut rang y résident.
Exécutions sanglantes
L’histoire de la Tour est aussi marquée par plusieurs épisodes particulièrement violents. En 1381, lors d’une révolte des Londoniens, la place est prise et l’archevêque de Canterbury est attrapé et décapité. Lors de la guerre des Deux Roses, à la fin du XVe siècle, Henri VI est assassiné à la chapelle Wakefield. Les deux princes de la maison d’York, de jeunes enfants, y sont assassinés en 1483. On découvrira leurs ossements en 1674.
Au XIXe siècle, les écrivains romantiques ont sans doute exagéré les tortures et les sévices infligés dans la Tour de Londres, contribuant à forger sa légende noire. Il est vrai que l’endroit a vu passer des personnages romanesques, comme Anne Boleyn, la seconde épouse d’Henri VIII qui y sera également exécutée. Pendant la Première Guerre mondiale, quelques espions y ont été condamnés à la peine capitale. Durant la Seconde Guerre mondiale, Rudolf Hess, le numéro 3 du régime nazi, sera le dernier prisonnier d’Etat a y être détenu.
Beefeaters et joyaux
Avec leur costumes Renaissance, les Beefeaters constituent aujourd’hui l’une des attractions de la Tour de Londres. Ils étaient à l’origine chargés de garder les prisonniers. Ils demeurent les compagnons des célèbres corbeaux, dont au moins six sont constamment nourris dans l’enceinte. La légende dit, en effet, que lorsque ces oiseaux auront quitté la Tour, la monarchie s’effondrera.
En attendant, Beefaters et Horse Guards veillent sur les nombreux musées du lieu et, surtout, sur l’impressionnant coffre-fort qui abrite les joyaux de la Couronne depuis le XVIIIe siècle. Le public peut admirer ces chefs-d’œuvre d’orfèvrerie à l’intérieur d’un espace ultra-sécurisé. Mais attention, interdiction de prendre des photos sous peine d’emprisonnement : les joyaux de la Couronne sont considérés comme sacrés

White Tower, la Tour de Londres

 

La garde des joyaux de la Couronne

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Erwan Chartier
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