En Crète, plus grande île de Grèce, Matala est aujourd'hui une jolie station balnéaire du sud. Mais qui n'a pas oublié que sa célébrité lui est venue en tant qu'escale sur la route de Katmandou des hippies des années 60 et 70.

Plage de sable encastrée dans une jolie baie, Matala se différencie de toutes les autres par ses falaises de craie s'écroulant dans la mer. Dès l'antiquité, des ermites ont trouvé refuge dans les grottes creusées par l'érosion en surplomb de l'eau. Brutus, meurtrier de son père adoptif Jules César, y aurait aussi séjourner. La crique bien fermée s'embrasse d'un seul regard : au centre, les parasols bleus et blancs des adeptes du bronzage, à droite les refuges creusés dans la falaise, à gauche l'enfilade de bars et restos conviviaux où Bob Marley est vénéré jusque tard dans la nuit. Le héros musical de la Jamaïque n'a pas posé ses pieds et guitares ici mais d'autres figures de la pop se sont chargées d'en écrire l'histoire aux plus hautes eaux des mouvements hippie et beatnik. Sur un mur blanc, une inscription attire tout de suite l'œil :

« Welcome to Matala George. Today is live, to morrow never comes » (bienvenue à Matala George. La vie est aujourd'hui, demain ne viendra jamais). Un hommage d'un fan à George Harrison, un des quatre Beatles, lors de sa venue en escale vers l'Inde avec ses compères de Liverpool.

Il sera loin d'être la seule star d'alors à prendre la guitare autour d'un feu de camp dans une des grottes. Bob Dylan, Cat Stevens y ont été vus tout comme Joni Mitchell qui mémorisera ce moment dans sa chanson « Carey ». Les vieux pêcheurs se souviennent encore de cette époque où la cohabitation se posait sans problème hormis les excès de fumettes des résidents venus de métropoles lointaines dans cette communauté locale austère un rien surprise.

Avec le temps, les hippies ont abandonné les grottes de Matala pour d'autres horizons ou une reconversion économique. Le paysage lui n'a pas changé. Certaines grottes ont été murées, d'autres interdites d'approche par la dangerosité de l'escalade... mais ils sont toujours nombreux chaque été à enfreindre le périmètre pour une dose d'adrénaline de réseaux sociaux et quelques selfies. A l'arrière de la plage bien agréable, les boutiques de souvenirs ont pris le pas sur les débats baba cool.

On lézarde sur la plage de rêve de Matala au pied des grottes des hippies...

Quitte à prendre des risques dans des escalades interdites.

La falaise de grottes s'écroule dans la mer en clôture de la baie laissant apparaître au loin des sommets enneigés de Crète.

Face à la pointe tombant dans la mer, l'autre porte est investie par de multiples bars musicaux et restaurants en enfilade.

Au centre de la plage, place aux restaurants familiaux à la cuisine grecque gouteuse.

Là où les hippies garaient Combis WV et autres véhicules improbables, un village de boutiques et snacks fait le bonheur des touristes d'aujourd'hui.

 

 

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