L’archipel maltais recèle bien des curiosités historiques et naturelles, mais, pour s’imprégner de l’âme maltaise, quoi de mieux qu’un passage à M’Dina, la vieille capitale située au centre de l’île principale et surnommée la cité silencieuse.

Si les Phéniciens ont fondé la ville de M’Dina et apporté leur langue d’origine sémitique à Malte, ce sont les Arabes qui lui donné son nom, dérivé de « Médina », la « ville ». Ce sont eux qui ont creusé le vaste fossé la séparant de l’agglomération voisine de Rabat, un autre nom arabe signifiant le « faubourg ».

M’Dina et Rabat partagent d’ailleurs un petit air de villes orientales, avec leurs rues encaissées, leurs jardins intérieurs et de nombreux moucharabiehs sur les immeubles. En les parcourant, on devine facilement les influences multiples qui ont forgé l’identité de Malte, occupée depuis le Moyen Âge par les Normands, les Aragonais, puis gérée par des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem venus de toute l’Europe, conquise par Napoléon avant de passer dans l’orbite britannique pendant deux siècles. Ces derniers y ont laissé quelques cabines téléphoniques rouges et la mode des bow windows sur pratiquement toutes les habitations.

Ancienne capitale

Située au milieu de l’île principale de l’archipel maltais, M’Dina en a été longtemps la capitale. Ses remparts offrent d’ailleurs un point de vue unique sur l’ensemble de l’île. L’un de ses joyaux architecturaux demeure la cathédrale Saint-Paul, celle des évêques de l’île. Nombre de ces derniers y sont enterrés, leurs tombeaux étant décorés de motifs constitués de morceaux de marbre et de calcaire noirs qui forment une curieuse marqueterie minérale, l’une des spécificités maltaises.

A partir de 1530, ces évêques ont constitué l’un des rares centres de pouvoir alternatif aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem qui se sont installés dans l’archipel après leur expulsion de Rhodes. En 1566, les chevaliers ont fondé une nouvelle capitale, La Valette, sur les ruines du port de Birgu qui a miraculeusement résisté à plusieurs dizaines de milliers de Turcs lors d’un siège mémorable.

La cité silencieuse

En 1693, M’Dina est très sérieusement endommagée par un violent séisme. On fait appel à un architecte français pour la reconstruire, Charles-François de Mondon. C’est à lui que l’on doit notamment l’imposante Porta Reale, la principale des trois portes de cette cité fortifiée. Cette Porta a été achevée en 1724.

M’Dina conserve une relative homogénéité de cette reconstruction. La ville, qui abrite 300 âmes, est devenue l’une des attractions touristiques de l’île avec son riche patrimoine baroque. Elle est aussi réputée pour ses ateliers de verrerie. Mais passé les heures de pointe, ses rues étroites apparaissent comme une oasis de tranquillité et de calme sur l’un des territoires les plus densément peuplés de la planète. Les Maltais la surnomment d’ailleurs la « cité silencieuse ». Incontestablement à découvrir lors d’une escapade sur l’île.

 

Erwan Chartier
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