Ce jour gris, déjà un moment rare, sur Djerba la belle, en Tunisie, Ahmed nous a abordés. A la main au bout du licol, il tenait Momo son dromadaire, prêt à une balade chaloupée dans les dunes. Non, ça ne nous branchait pas à ce moment-là. Alors, il a proposé un rendez-vous pour le lendemain avec Ramsès II, son cheval et sa carriole pour nous faire découvrir la Djerba inconnue à travers ses petits villages. Banco ! Tout de suite, on a vu que Ramsès II était de la race des seigneurs : port altier, regard franc, robe délicatement colorée, crottin tombant bien droit... bref l'élégance faite cheval. Et Ahmed n'en était pas peu fier.

Nous voyant sensibles à son étalon, il nous invita du coup jusque chez lui pour un petit thé bien venu. Ses deux enfants et son épouse ne dépareillaient pas, chaleureux, souriants, attentionnés, nobles dans leur univers modeste fait de petits revenus au hasard des rencontres avec les touristes. Et dehors, Ramsès II piaffait d'impatience. « C'est drôle ce nom de pharaon égyptien pour un cheval tunisien », glisse-t-on curieux. « Oh, c'est une histoire simple, raconte alors Ahmed. Dès qu'il est né, j'ai senti chez lui de grandes dispositions alors je l'ai appelé Ramsès II. » Nous restons circonspects. De nos souvenirs de 6ème, Ramsès II fut le pharaon au plus long règne, quelque 70 ans, qui eut 12 épouses, un harem de 200 concubines et 126 enfants. « Justement, nous éclaire enfin son propriétaire. Comme le pharaon, mon Ramsès II est un grand séducteur. Regardez en rentrant vers votre hôtel : vous verrez que la plupart des chevaux lui ressemblent. Mon Ramsès II, c'est un étalon plus fort en amour que le pharaon ! »

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