En septembre, Stavanger, la quatrième plus grande ville de Norvège, rehausse les tons de ses ruelles déjà colorées en accueillant un des festivals d’art de rue les plus connus au monde. C’est l’occasion de découvrir cet adorable pont entre Baltique et Mer du Nord, entre Europe et Scandinavie.

La Norvège des villes est surtout connue à travers sa capitale, Oslo, ou encore Bergen, l’ancienne cité hanséatique, capitale de la région des fjords. Visitée principalement pour ses paysages sauvages, ses côtes déchiquetées, ses fjords et îles enchanteresses, la Norvège possède pourtant quelques cités au fort caractère. Citons Trondheim, Tromso, Ålesund ou encore Stavanger, une ville discrète qui joue pourtant un rôle majeur dans la vie du pays.

Les marins savent pour leur part qu’en contournant la péninsule éponyme, après une longue traversée en mer du nord, ils découvrent un charmant petit port aux maisons de bois colorées, niché au bord d’un golfe prolongé par plusieurs fjords. Témoin de son importance passé, la cathédrale de Stavanger, construite au XIe siècle, est la plus ancienne du pays. Elle domine un coquet lacis de ruelles pavées où s’alignent les boutiques de vêtements et d’artisanat mais aussi des restaurants, notamment asiatiques et des bars à la décoration très tendance, mêlant le charme du « cosy » – ici, on dit koselig  – aux codes hipsters importés des USA. L’ambiance décontractée de Stavanger n’indique en rien qu’elle compte tout de même 130 000 habitants.

Le musée des conserveries nous rappelle qu’à l’instar de villes comme Concarneau ou Douarnenez, de la fin du XIXe aux années 1960, l’activité principale de Stavanger fut la conserverie de poisson. On y salait et conservait des sprats et des boulettes de poisson et toute la vie de la cité dépendait de cette industrie. Une fois par mois en hiver et par semaine en été, les anciens fours sont d’ailleurs allumés pour fumer les sprats à l’ancienne.

La saga du pétrole

Il suffit de faire quelques pas pour découvrir un autre musée incontournable, celui du pétrole, une industrie qui a fait la richesse de la Norvège et surtout de la région de Stavanger, où la compagnie nationale Statoil a son siège. On y découvre la fascinante épopée du pétrole norvégien, initiée avec la découverte du gisement Ekofisk en 1969. Il bénéficie d’une muséographie très moderne, présente des maquettes impressionnantes et même un poste de forage, qu’on rejoint en traversant des couloirs semblables à ceux qu’empruntent les ouvriers du pétrole sur les plateformes off-shore de la mer du Nord. Au-delà de l’histoire et des techniques, le musée tente de répondre aux nombreuses questions liées à l’exploitation du pétrole et à l’avenir de la planète. A l’entrée du musée, un compteur affiche en temps réel la manne pétrolière placée par l’Etat norvégien pour les générations futures : elle avoisine les 817 millions d’Euros !

Même si l’économie régionale est touchée par la chute des prix du pétrole, ici, on prévoit déjà l’après-crise, la remontée des cours et le retour des ingénieurs licenciés ces dernières années. Le musée du pétrole permet aussi de comprendre les vertus mais aussi les limites du modèle de gestion de l’exploitation du pétrole norvégien, considéré comme le plus éthique et le plus durable au monde.

Une plate-forme pour les arts

Stavanger, qui fut capitale européenne de la culture en 2008, a toujours attiré les artistes norvégiens. Elle abrite un beau musée d’art, des théâtres, un opéra luxueux, plusieurs festivals de jazz et de musique classique. Depuis 15 ans, au mois de septembre, elle accueille aussi l’un des festivals d’art urbain les plus réputés au monde, le NuArt. La ville et ses murs se transforment alors en vaste galerie à ciel ouvert et la charmante cité norvégienne prend des couleurs contestataires qui lui vont à merveille.

Avant de quitter Stavanger, il faut bien sûr remonter le Lysefjord, en bateau ou –pour des sensations fortes – en hors-bord semi-rigide, afin de découvrir toute la splendeur du Rogaland et la vie du fjord. Avec, comme cerise sur le rocher, la magnifique falaise de Preikestolen, « le rocher de la chaire », qui surplombe le fjord à 600m de hauteur.

Port de Stavanger Credits: Eduardo Grund / regionstavanger.com

Cérémonie d'ouverture de la capitale européenne de la culture Credits: Kjetil Alsvik/Region Stavanger

Musée norvégien du pétrole Credits: Espen Grønli/Norsk Oljemuseum

Musée norvégien du pétrole Museum Credits: Espen Grønli/Norsk Oljemuseum

Nuart festival Credits: Terje Rakke/Nordic Life 2011

Alley Credits: Monica Larsen/Region Stavanger

Poubelle avec visage Credits: Monica Larsen/Region Stavanger

Vieille ville de Stavanger Credits: Eduardo Grund / regionstavanger.com

Vieille ville de Stavanger Credits: Paul Smit/IMAGO

Vieille ville de Stavanger Credits: © Terje Rakke / Nordic Life AS / www.fjordnorway.com

Restaurant à Stavanger Credits: © Terje Rakke / Nordic Life AS / www.fjordnorway.com

Preikestolen et Lysefjord Credits: Terje Rakke/Nordic Life/regionstavanger,com

Rédacteur du site Salaun mag and news
Thèmes associés : #Reportage

Partagez cet article :

0 commentaires

Réagir

@