Figure emblématique de la musique celte et bretonne, Alan Stivell sort un album événement. Le 25ème de sa carrière, et pas le dernier, mais une revisitation folle de sa carrière. De nouveaux sons pour des morceaux qui ont traversé les années et surtout pas une compil pour celui qui, grâce à son père, a fait renaître la harpe celtique.

« Cet album s'appelle Human-Kelt car si depuis toujours, je suis un fervent militant de la culture celte, je suis d'abord un humain. Je milite pour cette culture celte mais jamais, oh grand jamais, je ne veux la voir ériger en élitisme qui autorise certains à des pensées ou actes racistes. Je suis en premier lieu un être humain, fier de l'être, puis un Celte, tout aussi fier, et on peut inverser les propositions : ça revient au même pour un seul enthousiasme d'être des vivants attentifs aux autres. Et quel plus bon vecteur de rencontre que la musique ? » Il faut dire que ce 25ème album en 52 ans de carrière professionnelle sous le nom de Stivell, si on excepte sa première prestation à l'Olympia à 13 ans en 1957 en première partie de Line Renaud, est une bouffée moderne transfigurant toute sa carrière. Pas question d'une compilation, ni d'un disque de duos classiques mais les deux à la fois. « J'ai choisi des titres qui pour moi symbolisaient des étapes au gré des rencontres et des envies d'aujourd'hui. Les arrangements ont été revus, en y ajoutant des samples des premières versions, pour les confier à des artistes que j'aime et qui me le rendent bien. Je crois que nous avons partagé des moments exceptionnels. » Et cela se ressent sur cet album ample où les mélomanes retrouveront un « gros son » comme aiment à reproduire des groupes tels Arcade Fire ou Muse. Appuyé par les participations rares de Francis Cabrel, Bob Geldof, Murray Head, Fatoumata Diawara, Angelo Branduardi, Andrea Corr, les frères Morvan ou Yann Tiersen.

Artiste international

Pas étonnant que l'étranger aime à inviter le Breton. En 2019, on devrait l'entendre du côté de l'Asie du sud est et du Japon. « On oppose souvent l'Orient et l'Occident. Or en Orient, on fait une différence entre l'Occident uniformisé façon US et l'Occident celte, plus proche de leurs références et valeurs. C'est un aspect qui n'est pas appréhendé chez nous, hélas. C'est encore une référence à mon concept d'humain et de celte, indissociable mais différent. » Alan Stivell, qui rêve d'une proposition de concert qui réunirait tous les protagonistes de ce nouvel album, sera très présent cet hiver en Espagne et Italie où ses concerts font salle comble avant un grand rendez-vous le 4 février à La Cigale de Paris. Ses revisitations à l'aune des nouvelles technologies des standards « son ar chistr », « brezhoneg raok » ou l'inoxydable « tri martolod » promettent de jolies ambiances. A savourer dès à présent sur Human-Kelt (World Village-Pias).

 

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