« Au secours Georges, Archibald est devenu fou ! » C'est le cri que j'ai lancé lorsqu'a surgi devant moi le capitaine Haddock sabre au clair au Musée Hergé de Louvain-la Neuve dans la belle Wallonie belge. Haddock, Archibald de son prénom comme tout le monde le sait donc, est un rien soupe au lait pour défendre la mémoire de son créateur Georges Rémi. Qui choisit d'inverser ses initiales pour un pseudonyme gravé pour toujours dans la construction des jeunes de 7 à 77 ans, Hergé (R.G.). N'en déplaise au capitaine, le Musée Hergé n'est pas un cénotaphe à son ami Tintin, journaliste globe-trotteur comme moi mais sans pantalon de golf et avec bedaine, façon Castafiore. Ce lieu convivial et interactif conçu par l'architecte Christian de Portzamparc se révèle une promenade ludique à la rencontre d'un Hergé mal connu, celui qui avant de sceller son nom pour l'éternité avec Tintin, fut illustrateur, affichiste, publicitaire, lettreur, féru de sciences... et une personnalité à multiples facettes ancrée dans l'histoire d'un XXème siècle de tous les changements. Avec des héros nés sous son crayon comme Jo, Zette et Jocko, Quick, Flupke, l'agent 15... dont Milou ne fera qu'une bouchée pour que ne reste à la postérité que son maître, les professeur Tournesols, Dupont et Dupond, ou la boucherie Sansos. Au delà de cette remise en perspective de l'œuvre d'Hergé, la place reine revient bien sûr à la grande famille Tintin avec dessins préparatoires, explications de planches originelles, maquette de LA fusée et de LE sous-marin, extraits de films où l'auteur se confie et une incroyable compilation des plus de 100 langues nationales et régionales dans lesquelles ont été traduites les aventures de Tim (Allemand), Kuifie (Afrikaans), Ding-Ding (Chinois), Tincjo (Espéranto) … bref Tintin. Qui ne put stopper ce jour-là le flot d'un Haddock survolté qui, ma mère lui pardonne, me gratifia de « bachi-bouzouk », « zouave interplanétaire », « ectoplasme à roulettes », et autres « concentré de moules à gaufres ».

 

 

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