Au nord de la Thaïlande, le Mae Tang Elephant Park est l'un des plus importants centres de protection de pachydermes du pays. Récupérés souvent après des violences ou abandons, les éléphants y sont soignés et y trouvent un travail plus paisible que celui des champs auprès des touristes.

L'air du temps en Occident est à dénier les cirques avec animaux dressés, qui firent durant des lustres le bonheur des enfants, à casser des boucheries au nom de l'égalité d'espèce entre humains et bovins, mais aussi à s'amuser à perturber des groupes de dauphins ou baleines sauvages sous les tropiques ou cravacher allègrement son cheval le dimanche au centre équestre local. En Asie où la baisse de population des éléphants devenait inquiétante, des lieux de recueil et de soins ont été créés par des initiatives privées. Et pour financer la nourriture, les vétérinaires, et les cornacs qui voulaient bien y confier leurs animaux battus ou malades, on y a proposé des balades et animations aux visiteurs du pays. On aime ou on n'aime pas. Mais aujourd'hui, c'est un fait : les éléphants d'Asie ont à nouveau une chance de survivre à l'extinction des espèces. Rester attentif à leurs conditions de vie est impératif pour tous, y participer ne relève que de l'engagement de chacun. Nous avons franchi le pas pour, comme on dit, voir de visu.

Pour déjà poser le cadre, le camp des éléphants se rejoint à bord de chars à bœufs. Les animaux de locomotion sont rois ici. Le site est immense, de la nurserie des bébés pachydermes à l'infirmerie où un système de troncs permet de contraindre les adultes à la force démultipliée sous la douleur et qu'il faut donc manipuler avec prudence pour leur bien, et la sécurité des vétérinaires, à la moindre plaie accidentelle. Le lien qui lie à vie un animal à son cornac oblige à traiter les deux en même temps. Jusqu'à convaincre le propriétaire du pachyderme habituellement astreint à des éprouvantes tâches de manutention au quotidien de l'avantage à laisser son compagnon se reposer et découvrir d'autres activités. Ce que le cornac ne gagne plus dans la location de son animal à des travaux harassants le plus souvent agricoles, il faut qu'il le retrouve financièrement dans les propositions ludiques du parc. Au grand bonheur des touristes. C'est donc du gagnant-gagnant pour les éléphants, leurs propriétaires, les protecteurs de l'environnement et les visiteurs étrangers.

Très accessibles aux apprentissages, les pachydermes, sous leurs airs impassibles, se plient alors à de multiples disciplines du spectacle. L'un sera un tireur de pénalty, l'autre défiera l'équilibre par des positions sur les pattes avant ou arrière, celui là prendra le pinceau pour un auto portrait ou un bouquet de fleurs, tel autre montrera sa belle gueule grande ouverte ou volera le chapeau d'un spectateur... Pour les éléphanteaux, la promenade à la queue-leu-leu en se tenant par la queue est un basique quand les adultes s'approchent de plate-formes surélevées d'où des cavaliers pourront s'installer sur leurs dos sans soucis pour une balade forestière balisée de stands de bananes, leur gourmandise. Sans oublier, l'incontournable aspersion d'eau d'un coup de trompe du passager dès la rivière atteinte. L'éléphant a le sens de l'humour...

Les éléphanteaux sont les premiers à défiler et émouvoir le public.

Moment d'appréhension maîtrisée quand les pachydermes approchent la tribune pour montrer leur gueule.

Pablo Picasso n'a qu'à bien se tenir.

L'heure de la balade à dos d'éléphant a sonné.

Dans les allées et coulisses hors des moments de représentation, les jeunes éléphants se montrent toujours très joueurs.

L'éléphant reste un animal sauvage qui n'hésitera pas à charger l'intrus quand il recherche la tranquillité.

 

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