Villa d'Este, un éden italien

Rédigé par Yves Pouchard - 2 septembre 2019

Un des témoignages les plus remarquables et complets de la culture de la Renaissance dans ce qu'elle a de plus raffiné : c'est ainsi que l'Unesco qualifie la Villa d'Este à Tivoli, à une quarantaine de kilomètres de Rome. Y passer demeure un souvenir inoubliable.

La Villa d'Este, chef d'œuvre de l'architecture italienne et des jardins, n'est qu'élégance et harmonie. Une simple porte sobre au coin d'une place y donne accès, souvenir de son passé de couvent. Puis après une courette, s'ouvrent des pièces de réception aux décors improbables d'arbres immortalisés et de chevaux de marbre sous des plafonds aux fresques délicates. Et on atteint la première terrasse sur la campagne du Latium... bouche bée face à la magnificence des jeux d'eau, fontaines, cascades, jardins et sculptures à l'unisson.

Débutée en 1550, la transformation du couvent en résidence par le cardinal Hippolyte d'Este a demandé plus de vingt ans. Ancien évêque de Tréguier dans les Côtes d'Armor, ce fils de Lucrèce Borgia espérait par la profusion de beauté et de richesses de sa demeure de la campagne romaine attirer des soutiens pour être élu pape. Sans succès. Mais ses efforts sont nos cadeaux du présent. De la terrasse initiale, on descend les escaliers à multiples volutes et on ne sait plus où donner du regard. Bassins, jets d'eau, parterres fleuris, cyprès fiers... se dévoilent au gré de la promenade entre haies, vraies et fausses perspectives. Tout se mêle dans un ordonnancement invisible qui mobilisa les meilleurs hydrauliciens et jardiniers de l'époque accourus à la demande du cardinal. Ces jardins ont servi de modèle dans le monde entier et sont toujours aujourd'hui visités pour s'en imprégner par les plus grands aménageurs d'espaces verts de la planète. Pour le simple touriste, l'enchantement est immédiat et tactile.

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Visions sur les jardins depuis les terrasses