Nos rédacteurs, voyageurs passionnés, vous livrent, au fil de leurs escales et de leurs pensées, leurs humeurs du moment, leurs coups de gueule d'un soir. Des plumes irrésistibles qui nous font voyager avec délectation.

Ah Cuba ! Ses cigares, ses vieilles américaines, ses musiciens... et ses baños. Les toilettes. Le voyageur comprend rapidement qu'elles font ici partie de l'aventure...

A l'arrivée, on vous explique qu'il y a deux sortes de baños : ceux des hôtels - comme chez nous - et ceux ailleurs où l'on peut s'inviter dans n'importe quel boutique, sans achat obligatoire mais contre un versement de 0,25 CUC minimum. Simple donc. Sauf que la chasse à la petite pièce blanche devient vite la quête de la journée cubaine car on ne rend la monnaie sur billets que si vous insistez. A ce jeu, les femmes sont les plus pragmatiques. Elles s'arrangent à deux ou quatre pour investir ensemble le baños trouvé, le besoin titillant. Idée lumineuse ! Une fois passée la barrière de la dame-pipi, offrant généreusement deux petites feuilles par nécessiteux, un monde nouveau se découvre. Dans la pénombre, de petites stalles séparées par un mur d'1,20 mètre, les loquets des portes en ont été emportés par l'ex-dictateur Batista lors de sa fuite en 1959, les chasses sont un seau d'eau que viendra déverser après dépôt la chèfe de cabinet, le robinet du lavabo pendouille inutile... Pour trouver sa place pressante, c'est, il est vrai, très simple : on regarde où des cheveux dépassent des murets... s'il n'y en a pas, c'est libre. Ne reste plus qu'à célébrer dame nature, une main à tenir la porte, l'autre à éviter aux vêtements de souiller davantage le sol. A condition bien sûr d'avoir pensé à emprunter un gentil rouleau de papier le matin à l'hôtel ou de s'associer avec quelqu'un porteur de ce trait de génie. Au départ à l'aéroport, la situation s'arrange : des portes hautes avec loquet, une chasse d'eau, du papier... mais un immense rouleau unique installé... à l'extérieur des cabinets. "L'anticipation est indispensable au peuple", aurait dit un jour Fidel.

Toilette Cuba
 
 

 

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