Au cœur de la chaîne des Pyrénées se niche l’un des plus petits Etats d’Europe, Andorre. L’histoire originale de cette principauté en a fait une destination touristique fort prisée, qu’on vienne y chercher des marchandises détaxées ou l’air pur des montagnes.

En matière de frontières, les Pyrénées ne manquent pas de statuts spéciaux et de curiosités politiques. On y compte une enclave espagnole en territoire français : Llivia et un territoire espagnol loué à la France depuis des siècles : le pays Quint au pays Basque. La val d’Aran possède trois langues officielles : le catalan, le castillan et l’occitan. On y trouve également l’un des plus petits Etats du monde, avec seulement 468 km2 de superficie : l’Andorre.

Système politique original

Située à quelques dizaines de kilomètres de Toulouse, Barcelone et Perpignan, sa capitale, Andorre-la-Vieille est la plus haute d’Europe, puisqu’elle s’étend à plus de 1000 m d’altitude. Elle est située dans l’une des vallées de ce petit pays cerné de hautes montagnes, dont de nombreux sommets dépassent les 2000 m d’altitude. Il n’est relié au reste du monde par deux routes, l’une vers l’Ariège et l’autre vers la Catalogne.

Cet isolement explique son indépendance. Andorre, dont l’étymologie viendrait du basque, entre dans l’histoire en 839, lorsque Charlemagne récompense ses habitants pour leur résistance face aux Maures qui ont conquis l’Espagne. Les vallées andorranes maintiennent ensuite leur autonomie grâce à un système de souveraineté original. Cette dernière est en effet partagée entre deux princes : l’évêque de la ville catalane d’Urgell et, dans un premier temps, le comte de Foix. Foix étant progressivement intégré à la France, ce sont ces chefs d’Etat qui héritent de la charge. Désormais, le président de la République française est donc co-prince d’Andorre.

Pendant des siècles, Andorre ne fait guère parler d’elle. Le pays reste pauvre, enclavé, isolé… Jusqu’en juillet 1934 lorsque débarque un aventurier d’origine russe, Boris Skosyreff. Cet escroc, recherché dans de nombreux pays, se rallie une partie des édiles et de la population. Il promet de libéraliser le système politique et d’apporter la richesse en créant un casino. Le 6 juillet, il se fait même proclamer roi d’Andorre et conteste l’autorité des co-princes ! Sa royauté ne dure que quelques jours et des gardes civils espagnols viennent l’arrêter.

Paradis fiscal en altitude

Mais l’épisode a donné quelques idées aux Andorrans qui tirent parti de leur neutralité durant la guerre d’Espagne puis la Seconde Guerre mondiale. La principauté devient une plaque tournante pour les réfugiés et les fugitifs qui développent l’hôtellerie dans les vallées. Cette activité connaît un boom dans les années 1950, avec le lancement des sports d’hiver.

Andorre profite aujourd’hui de son statut particulier. La constitution de 1993 instaure un régime parlementaire et le catalan comme langue officielle. On n’y paye pas d’impôts sur le revenu et les taxes sur les marchandises y sont très faibles, particulièrement sur le tabac et l’alcool. L’euro est désormais la monnaie officielle, même si le pays n’appartient pas à l’Union européenne.

Depuis quelques décennies, la population a fortement augmenté. On compte, en 2016, plus de 85000 habitants, ce qui a entraîné une forte urbanisation des vallées. Andorre a su cependant préserver ses montagnes, avec plusieurs parcs naturels. La principauté est ainsi devenue un eldorado pour de nombreux sportifs, particulièrement les cyclistes de haut niveau, qui viennent y profiter des bienfaits de l’altitude et d’un régime fiscal assez généreux.

Andorre conserve de très beaux villages de montagne

L'êvèque de la jolie cité catalane d'Urgell est co-prince d'Andorre

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Erwan Chartier
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