Nous serions au milieu du pont d'un virus qui a mis sens dessus-dessous la planète et cassé nos velléités de voyages. On repartira bientôt c'est certain mais sans plus jamais oublier ce pont. Les ponts qui justement symbolisaient il y a encore peu la découverte vers un ailleurs attirant.

Le bon moment pour les saluer avant de les franchir à nouveau, non ?

Liens entre deux rives, deux cultures, deux peuples, des ponts se sont inscrits dans notre mémoire par leur beauté, leur symbole, leur histoire... sans que parfois on ne s'en rappelle le nom mais leur existence a souvent changé le monde, qu'il soit local ou universel. Et ils sont pour beaucoup devenus des étapes incontournables lors d'un séjour dans leurs pays respectifs. Alors pour cette première partie de « Au milieu du pont », direction San Francisco, Budapest, Tbilissi, Madère, Patras, Mostar, Séville et Venise.

Golden Gate Bridge à San Francisco (USA)

Sans doute celui à l'image la plus célèbre, le Golden Gate, pour lequel a été inventé la couleur « orange international » afin de le distinguer dans les brumes fréquentes de la baie de San Francisco, demanda quatre années de construction, de 1933 à 1937. Avec ses 2737 mètres, il sera jusqu'en 1964, le plus long pont suspendu de la planète, et est considéré comme une des 7 Merveilles du monde moderne.

Pont des Chaînes à Budapest (Hongrie)

Icône de Budapest, érigé pour relier Buda à Pest, les deux anciennes cités rivales de part et d'autre du Danube afin de n'en faire qu'une, le Pont des Chaînes est une idée de Istvan Széchenyi (qui a donné son nom aux bains les plus connus de la ville) réalisée en 1849. Deux énormes lions gardent son entrée sur chaque rive. Dynamité par les Nazis, il sera reconstruit à l'identique et rouvert le 20 novembre 1949, jour du centenaire de sa création.

Pont de la Paix à Tbilissi (Géorgie)

Réalisé en un temps record de 269 jours, le Pont de la Paix, au dessus de la rivière Mtkvari, est en fait une passerelle dédiée aux piétons pour rejoindre la vieille ville. Voulues par le président Saakachvili, l'architecture moderne et la forme en omega du toit sont loin d'avoir fait l'unanimité à son ouverture en 2010, donnant naissance à de multiples surnoms dont « Always Ultra ». Par son bel éclairage de nuit, le Pont de la Paix est aujourd'hui le symbole d'une Géorgie dynamique.

Ponts et viaducs de Madère (Portugal)

L'île montagneuse de Madère était un casse-tête pour le moindre déplacement jusqu'à l'entrée du Portugal dans l'Union Européenne en 1986. Afin de rattraper le retard d'infrastructures qui maintenait la région en pauvreté par rapport au reste de l'Europe, un énorme plan de construction de plus de 120 ponts, viaducs, tunnels, pour désenclaver tous les villages fut lancé. La circulation y est devenu stupéfiante : votre route s'enfonce dans la montagne, ressort dans le vide sur un viaduc au dessus de la mer, avant de virer vers un pont en épingle à cheveux qui ramène à un nouveau tunnel. Et ainsi de suite... avec parfois même des portions d'autoroutes en suspens.

Pont de Rion-Antirion à Patras (Grèce)

Par dessus le golfe de Corinthe, le Pont Trikoupis rattache symboliquement le Péloponnèse au reste de la Grèce continentale entre les communes de Rion et Antirion, noms par lesquels il est le plus identifié. Ouvert en 2004 pour les Jeux Olympiques, il fut le plus grand du monde par son tablier haubané de 2252 mètres jusqu'à l'achèvement de ceux de Millau en France, puis de Jia-Shao en Chine. Véritable prouesse technique dans cette zone très sismique et avec d'importantes profondeurs d'eau et forces du vent, il facilite grandement la communication entre les grands cités de Grèce, l'Italie et le reste de l'Europe.

Vieux Pont de Mostar (Bosnie-Herzégovine)

Avec son unique arche en dos d'âne de 27 mètres de portée, le Vieux Pont (Stari Most en  bosnien) relie les deux rives de Mostar par 29 mètres au dessus de la Neretva depuis 1565 sur ordre de Soliman le Magnifique, sultan de l'Empire Ottoman. Monument symbole de l'ex Yougoslavie, il déchaîna la fureur des Croates qui le détruisent en 1993 lors de la guerre civile contre les Bosniens. La paix venue, il est reconstruit sous l'égide de l'Unesco avec les pierres tombées dans la rivière et d'autres extraites de la même carrière qui servit au XVIème siècle.

Rouvert en 2004, il a retrouvé les plongeurs fous qui se jettent du haut pour quelques pièces données par les touristes.

Pont de Triana à Séville (Espagne)

Officiellement il s'appelle Pont Isabelle II, mais tout le monde le baptise du nom du vieux quartier de Triana qu'il dessert au bout de 149 mètres en trois arches de pierre et fonte par dessus le Guadalquivir depuis 1852. Il fut le premier pont fixe de Séville. D'un côté, El Faro, un café-restaurant tout jaune avec terrasses exceptionnelles, de l'autre le mercado et le Mechero de la chapelle du Carmel, marquent l'arrivée dans Triana, haut lieu de la fête où selon la légende seraient nés le flamenco et nombre de matadors stars.

Pont des Soupirs à Venise (Italie)

Il ne fait que 11 mètres de long mais son image est universellement connue. Entièrement fermé avec juste deux fenêtres grillagées de chaque côté, le Pont des Soupirs, bâti en 1602 pour relier le Palais des Doges à la nouvelle prison, doit son nom aux soupirs qu'exprimaient les prisonniers passant de leur cellule aux salles de torture avec souvent là une dernière vision de la liberté. En marbre et pierre blanche d'Istrie, son charme baroque séduit aujourd'hui nombre de couples qui s'embrassent pour un selfie, bernés par une légende qui voudraient que les soupirs soient en réalité ceux d'amoureux transis. Après tout, on est à Venise, non ?

 

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