- Vue sur Pyongyang depuis l’hôtel Yanggakdo.
Vue sur Pyongyang depuis l’hôtel Yanggakdo.
 
- Un complexe d’immeubles flambant neufs dans Pyongyang.
Un complexe d’immeubles flambant neufs dans Pyongyang.
 
- Monument commémoratif au musée de la guerre de Corée.
Monument commémoratif au musée de la guerre de Corée.
 
- La campagne entre Pyongyang et Kaesong, parsemée de villages coréens traditionnels.
La campagne entre Pyongyang et Kaesong, parsemée de villages coréens trditionnels.
 
- L’arche de la réunification des deux Corée, à Pyongyang.
L’arche de la réunification des deux Corée, à Pyongyang.
 
- Coréenne en costume traditionnel dans le métro de Pyongyang, mêlant marbres et lustres aux mosaïques et fresques consacrées à la présentation de l’idéologie officielle, le Juche.
Coréenne en costume traditionnel dans le métro de Pyongyang, mêlant marbres et lustres aux mosaïques et fresques consacrées à la présentation de l’idéologie officielle, le Juche.
 
- Le Mausolée où sont présentés les corps embaumés des Président Kim Il Sung et de l’ancien dirigeant Kim Jong Il.
Le Mausolée où sont présentés les corps embaumés des Président Kim Il Sung et de l’ancien dirigeant Kim Jong Il.
 
- Tournage d’un film sur la guerre de Corée dans les studios de cinéma de Pyongyang.
Tournage d’un film sur la guerre de Corée dans les studios de cinéma de Pyongyang.
 
- Le monument aux idées du Juche, à Pyongyang, une tour de soixante-dix mètres érigée à l’occasion des 70 ans de Kim Il-Sung en 1982.
Le monument aux idées du Juche, à Pyongyang, une tour de soixante-dix mètres érigée à l’occasion des 70 ans de Kim Il-Sung en 1982.
 
- Bibliothécaire à la maison des Etudes du peuple, la principale bibliothèque du pays, située sur la place Kim Il-Sung.
Bibliothécaire à la maison des Etudes du peuple, la principale bibliothèque du pays, située sur la place Kim Il-Sung.
 
- Le cimetière des martyrs de la révolution, consacré aux combattants tombés dans la lutte contre l’occupation japonaise, de 1905 à 1945.
Le cimetière des martyrs de la révolution, consacré aux combattants tombés dans la lutte contre l’occupation japonaise, de 1905 à 1945.
 
- Monument au parti des travailleurs de Corée.
Monument au parti des travailleurs de Corée.
 
- Sculpture commémorant les combats lors de la guerre de Corée, au musée entièrement rénové qui lui est consacré, à Pyongyang.
Sculpture commémorant les combats lors de la guerre de Corée, au musée entièrement rénové qui lui est consacré, à Pyongyang.
 
- Un assortiment de plats traditionnels coréens, qui forme le menu « royal » traditionnel de Kaesong, ancienne capitale de la dynastie Koryo, au sud du pays.
Un assortiment de plats traditionnels coréens, qui forme le menu « royal » traditionnel de Kaesong, ancienne capitale de la dynastie Koryo, au sud du pays.
 
- Le Kimchi, plat national coréen, composé de radis blancs, de choux chinois, de piments et de légumes fermentés.
Le Kimchi, plat national coréen, composé de radis blancs, de choux chinois, de piments et de légumes fermentés.
 
- Dîner de grillades dans un restaurant de Pyongyang.
Dîner de grillades dans un restaurant de Pyongyang.
 
- Monument à Kim Il-Sung, sur la colline de Mansudae, où chaque jour, des milliers de coréens et visiteurs sont invités à rendre hommage au défunt président.
Monument à Kim Il-Sung, sur la colline de Mansudae, où chaque jour, des milliers de coréens et visiteurs sont invités à rendre hommage au défunt président.
 
- Les jeunes mariés se rendent aussi en masse sur la colline de Mansudae.
Les jeunes mariés se rendent aussi en masse sur la colline de Mansudae.
 
- Les tombeaux du roi Kongmin, un des douze sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO dans l’agglomération de Kaesong, au sud du pays.
Les tombeaux du roi Kongmin, un des douze sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO dans l’agglomération de Kaesong, au sud du pays.
 
- Près de Kaesong, la frontière entre les deux Corées, au coeur de la DMZ, la zone démilitarisée qui se situe de part et d’autre du tracé frontalier.
Près de Kaesong, la frontière entre les deux Corées, au coeur de la DMZ, la zone démilitarisée qui se situe de part et d’autre du tracé frontalier.
 
- Temple bouddhiste à Pyongyang.
Temple bouddhiste à Pyongyang.
 
- La brasserie du « Paradis » à Pyongyang, où l’on brasse d’excellentes bières blondes et ambrées, dégustées avec du poisson séché.
La brasserie du « Paradis » à Pyongyang, où l’on brasse d’excellentes bières blondes et ambrées, dégustées avec du poisson séché.

 

Annoncez à vos proches que vous partez en voyage en Corée du Nord et vous serez surpris de leurs réactions… Les curieux dépassent en effet largement les sceptiques. Et à l’aéroport de Pyongyang, chaque semaine, au milieu des délégations politiques, de responsables d’ONG ou des diplomates, on croise désormais des touristes anglais, hollandais, chinois ou américains et quelques rares Français, curieux de découvrir ce pays qui s’ouvre résolument au tourisme. L’avion de China Airlines attend déjà sur la piste les visiteurs étrangers qui s’apprêtent à quitter la Corée du Nord. Certains visages sont devenus familiers, à force de les croiser au gré des visites dans Pyongyang. Un dernier signe d’amitié aux guides qui ont tenu jusqu’au bout à s’assurer du bon déroulement des formalités et l’avion s’élève déjà au-dessus de la campagne nord-coréenne, parsemée de villages traditionnels en bordure desquels des milliers de paysans terminent la récolte de l’orge et du maïs. Sur la « route » du retour, malgré la distance qui sépare mon pays de ce morceau de Corée au bord de la mer de l’Est, comme on la nomme ici, je suis presque surpris de l’émotion qui me gagne en me repassant mentalement le film du voyage qui s’achève.

5 jours plus tôt, 16h, aéroport de Pyonyang :

Un essaim de mini-bus quitte l’aéroport de Pyongyang en direction des quelques hôtels où sont hébergés les visiteurs étrangers. Deux d’entre eux se détachent dans le ciel de Pyongyang : le Koryo et ses 500 chambres réparties dans deux tours de 43 étages, visible dans toute la ville. Le mien, le Yanggakdo, se dresse sur une île au milieu de la rivière Taedong. C’est le plus grand hôtel du pays - mille chambres sur 47 étages – qui dominent l’horizon. La mécanique est à l’évidence bien huilée : en Corée du nord, on circule toujours en compagnie de deux guides et un chauffeur et le rythme des visites est soutenu. Un premier arrêt sous l’arc de triomphe monumental qui célèbre le rôle du président Kim Il Sung dans la résistance et la victoire en 1945 contre l’occupant japonais donne le ton du voyage, en partie consacré à la visite de monuments célébrant le régime mis en place par Kim Il Sung, ses grandes victoires, ses réalisations et ses héros. Des monuments et des bâtiments publics gigantesques (piscines, stades, parc d’attraction, bibliothèque nationale, etc.) qui forment le plus vaste musée à ciel ouvert d’architecture socialiste au monde.

Corée du Nord, Corée d’abord !

On aurait cependant tort de croire que la découverte de la Corée du Nord ne se fait qu’au travers des visites de monuments commémoratifs. Découvrir la Corée du Nord, c’est plonger dans un univers doublement dépaysant : coréen et communiste, et, par conséquent, doublement éloigné du rythme, des modes et des habitudes de vie occidentales. Cela paraît évident mais certains l’oublient : un voyage en Corée du Nord permet d’appréhender la culture, les traditions et l’histoire de la Corée, sans oublier sa gastronomie, qui est restée traditionnelle. Les restaurants de Pyongyang servent la plupart des spécialités qu’on retrouve des deux côtés de la frontière, à commencer par le Kimchi, un plat national, composé de radis blanc, de choux chinois, de piments et de légumes fermentés. A Kaesong, près de la frontière entre les deux Corée, le repas « royal » est composé de nombreux banchans, des petits plats très variés (légumes à la vapeur, poissons, viandes en beignets, plats sautés en sauce, galettes, plats en bouillons, etc.). Dans l’hôtel d’architecture traditionnelle qui accueille la plupart des visiteurs de cette ville au patrimoine exceptionnel, l’occasion leur est d’ailleurs donnée d’apprendre à battre les galettes de riz sur une pierre à l’aide de gros maillets.

Sur la traces de la dynastie Koryo

Avec ses douze sites inscrits dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, Kaesong est d’ailleurs une étape qui permet de découvrir d’autres aspects de l’histoire coréenne, en commençant par sa superbe veille ville, composée de maisons basses de style coréen. Capitale de la dynastie Koryo, qui régna sur le pays pendant la plus grande partie de notre moyen-âge, Kaesong fut aussi le principal centre d’enseignement du confucianisme dans le pays. On y visite toujours la paisible université médiévale, principal centre philosophique et académique coréen pendant des siècles. On y découvre toute la richesse du royaume de Koryo et deux de ses principaux apports à la culture mondiale : en céramique, la technique du Céladon, un émail bleu-vert avec des incrustations, ainsi que les tout premiers caractères mobiles pour l’imprimerie de l’histoire. A quelques kilomètres de la ville, dans un paisible paysage de collines, la visite des magnifiques tombeaux du roi Kongmin, membre de la dynastie Koryo est des plus agréables. Des sommets environnants, on aperçoit la Corée du Sud et la mer… C’est aussi à Kaesong que ceux qui n’ont pas connu le rideau de fer ou le mur de Berlin se rattraperont en visitant la zone démilitarisée – la fameuse DMZ - qui sépare les deux Corées. Au terme d'un trajet étonnant sur une autoroute aussi rectiligne que déserte, bordée de dispostifs de sécurité destinés à bloquer la route en cas d'invasion, on y découvre le lieu où fut signé l’armistice entre les américains et les Coréens du Nord et qui mit un terme à la guerre de Corée. Deux bâtiments imposants se font face à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre et offrent un panorama impressionnant sur l’un des points les plus chauds de la planète sur le plan géopolitique. Et sur une des frontières les plus hermétiques et les mieux gardées sur terre. Même si les choses évoluent vite et que des deux côtés de la zone démilitarisée, on imagine déjà les touristes qui passeront un jour d’un côté à l’autre de la ligne pour visiter les deux Corée.

Pyongyang, une expérience hors du temps

De retour à Pyongyang, jour après jour, on se rend compte que la Corée du Nord livre ce qu’on est venu y chercher et contredit en même temps bien des clichés. Des voitures, il y en a et de plus en plus, même si elles appartiennent aux entreprises publiques. De la lumière aussi, beaucoup, sous toutes les formes, notamment de LED. Des sourires sur les visages, des enfants qui vous interpellent, des femmes et des hommes qui vous sourient, vous saluent. En partie grâce au tourisme, l’étranger devient peu à peu une figure plus familière, en tout cas à Pyongyang. Dans le métro, dont on visite quelques stations richement ornées de fresques socialistes, les enfants rient, on prend la pose avec une coréenne et son nouveau-né. Bien sûr, le nombre de militaires allant et venant dans toute la ville ne manque pas de frapper le visiteur. Tout comme les étonnantes préposées à la circulation en uniforme et socquettes blanches, qui régulent le trafic d’un geste assuré mais ne ratent pas l’occasion de sourire aux véhicules de touristes qui traversent le carrefour. Parmi les nombreux monuments impressionnants qui jalonnent la visite, comme la statue de Kim Il Sung sur la colline de Mansudae, où tout les visiteurs sont invités à rendre hommage au « grand leader » en déposant un bouquet de fleur, la tour du Juche, l’idéologie élaborée par le président, le cimetière des combattants de la guerre de Corée ou encore le monument à la fondation du parti, le mausolée des présidents Kim Il Sung et de Kim Jong Il est le plus impressionnant. Le gigantisme des bâtiments, ancienne demeure du président, le cérémonial d’approche, la mise en scène du deuil et les mausolées de marbre rouge où sont exposés les corps embaumés des deux dirigeants défunts ne manquent pas d’impressionner les visiteurs du monde entier. Photos, objets personnels, wagons, Mercedes de fonction, bateau d’inspection de la marine : la vie des défunts dirigeants est mise en scène de la manière la plus spectaculaire qui soit. Côté « animations », les soirées à Pyongyang offrent des expériences tout aussi surprenantes. A commencer par une dégustation de bières et de poisson séché dans une des nombreuses brasseries de la ville. Côté spectacle, au premier rang des expériences insolites, figurent les mises en scènes monumentales du spectacle Arirang, une grande performance de masse gymnastique et artistique, qui fait intervenir des dizaines de milliers d’interprètes. Il est également possible d’assister à des concerts et spectacles donnés par le chœur de l’armée populaire, des opéras révolutionnaires, du cirque ou encore des spectacles de danse et musiques traditionnelles donnés par des enfants. Celui à laquelle j’ai pu assister, célébrant la fondation du parti des travailleurs, voyait se côtoyer des interprètes féminines entre pop et rock, paillettes et guitares électriques et pas moins de deux mille choristes du cœur de l’armée populaire. Avec en arrière-plan, des images et photos de travailleurs, de chantiers pharaoniques, de fusées qui décollent et de leaders en voyage dans le pays.

Un voyage dans le temps

Autant de moments qui viennent renforcer le sentiment de dépaysement ressenti par le voyageur occidental, qui a parfois le sentiment d’évoluer dans une autre époque, à la fois lointaine et familière. Celle où les blue jeans et le coca n’étaient pas encore tout à fait acceptés, les téléphone mobiles inexistants, où les gens marchaient dans la rue en regardant devant eux plutôt que leur portable, où les hommes fumaient de manière incessante et en tout lieux, avec un plaisir non dissimulé. Où les champs étaient noirs de monde, où l’on se déplaçait à pied ou en vélo des heures durant, où les collants étaient encore très opaques et les femmes se mariaient encore en costume traditionnel. Un temps troublant car il n’est plus le nôtre mais nous est finalement encore familier. Même si ici aussi le bruit du monde se fait entendre. Du nouveau smartphone coréen, lui aussi baptisé Arirang, aux petites échoppes qui vendent des produits à l’entrée de tous les restaurants, des voitures Hyundai, dont le fondateur est originaire de Corée du nord, aux langues étrangères qui fleurissent sur les langues des jeunes coréens, le pays change vite, très vite. Un observateur aguerri me confiait qu’en une dizaine d’années de voyages il n’en revenait pas de voir les transformations du pays, accélérées par le tourisme. Au programme des visites, on fait même une promenade décontractée - et à pied - dans le centre de Pyongyang, chose impensable il y a quelques années. Et les projets touristiques ne manquent pas : mise en valeur du patrimoine maritime, développement des circuits de randonnée en montagne, station de ski en construction… Accompagnant ce mouvement d’ouverture au tourisme, de plus en plus de Tour opérateurs, d’Asie, d’Europe, des Etats-Unis et d’Australie, dont Salaün Holidays, proposent des circuits de plus en plus variés pour découvrir la Corée du Nord. Le jour de mon départ, au petit-déjeuner à l’hôtel Yanggakdo, une touriste néerlandaise, accompagnée de ses deux guides coréens, entamait un périple de quatorze jours à travers le pays, organisé par un voyagiste des Pays-Bas. « Je connais très bien l’Asie, explique-t-elle, mais j’avais envie de découvrir la Corée, en commençant par le nord et découvrir le pays par moi-même. On entend tellement de choses et on en sait si peu que j’ai fini par succomber à la curiosité et l’envie de voir le pays de mes propres yeux ».

Rédacteur du site Salaun mag and news
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