Construit dans les années 1930, le Golden Gate bridge est devenu l’un des symboles de l’Amérique et est considéré comme l’une des sept merveilles du Monde contemporain. Il demeure l’une des portes d’entrée de « Frisco », San Fransisco, la métropole du nord de la Californie.

Sans doute est-ce la proximité des immenses séquoias du parc de Muir Woods, mais, dans les brumes venues du Pacifique, le Golden Gate bridge apparaît particulièrement immense pour qui le franchit pour la première fois. Comme souvent aux Etats-Unis, tout paraît à la fois démesuré et familier dans ce pont suspendu à la couleur orange mondialement célèbre. Malgré les dizaines de films et de séries, c’est non sans émotion qu’on traverse à chaque fois ce monument intimement lié à l’histoire de l’Amérique au XXe siècle.

En 1849, la Californie est touchée par la fièvre de l’or. Les Etats-Unis conquièrent ce nouvel Etat sur le Mexique et le petit port de San Fransisco connaît une extraordinaire croissance. De quelques centaines d’habitants à l’époque, l’ancienne mission espagnole va rapidement devenir l’une des grandes métropoles américaines du XXe siècle. Terminée en 1926, la mythique Highway 66 draine des milliers de touristes vers cet Etat, où les opportunités économiques sont immenses, malgré les menaces naturelles. En 1906, la ville est dévastée par un séisme ; la baie de San Fransisco est en effet située sur la faille sismique de San Andrea.

Un défi technologique

Malgré son aspect calme, la baie de San Fransisco est pleine de dangers. C’est pour cela que la célèbre prison d’Alcatraz y a été contruite, au milieu de violents courants et des requins censés décourager les tentatives d’évasion. Les premiers projets de pont visant à traverser l’entrée de la baie, le Golden Gate, datent du début du XXe siècle. Le passage est alors assuré par des ferrys. Il faut attendre la fin de la Première Guerre mondiale pour qu’ils se concrétisent, tant les défis techniques et géographiques étaient importants. Les courants peuvent en effet atteindre 95 km/h, les vents demeurent violents et les brouillards marins, chargés de sel, sont particulièrement corrosifs. Sans compter les menaces sismiques…

Il fallait donc un homme particulièrement déterminé pour diriger le projet. En 1921, Joseph Strauss s’attèle à la tâche. Il a un énorme égo et déjà cinq cents ponts à son actif, mais il n’a jamais conçu de pont suspendu. Qu’importe, il s’entoure d’une équipe de spécialistes qui vont repousser les limites des technologies de l’époque. Le budget initial est de 25 millions de dollars, mais la crise de 1929 retarde le chantier.

Orange international

C’est finalement en 1933 que les travaux débutent dans le cadre du New Deal de Roosevelt. La construction de la pile de la première tour est particulièrement périlleuse. Les plongeurs interviennent pour en préparer les bases, tandis qu’une gigantesque digue est édifiée. Plus de cent mille mètres cube de béton seront coulés. Il faut ensuite monter les deux tours de plus de deux cents mètres de haut, les plus imposantes de l’époque. Le chantier attire les meilleurs ouvriers de l’époque, d’autant que Strauss a multiplié les mesures de sécurité, inédites pour l’époque : filet et câbles de sécurité, casques… En juin 1935, les deux tours sont achevées.

Il faudra encore quatorze mois pour poser les câbles et la chaussée qui mesure 1280 mètres, avec six voies de circulation. Aujourd’hui, le Golden Gate accueille près de quarante millions de véhicules par an et a résisté à plusieurs tremblements de terre. L’architecte local, Irving Morrow, en a fait une œuvre d’art à part entière, en concevant les éléments arts déco et en choisissant la couleur « orange international » qui lui donne toute son identité.

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Erwan Chartier
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