Avec Pompéi, Herculanum est l’autre cité romaine détruite par la terrible éruption du Vésuve en 79 de notre ère. Fossilisée par les nuées ardentes, ensevelie sous plusieurs mètres de pierres volcaniques et de boues, elle est restée figée depuis et sa visite constitue une incroyable plongée dans le monde antique.

Pour profiter d’Herculanum, on ne peut que conseiller d’arriver aux aurores, lorsque le soleil commence à réchauffer les murs de briques et les rues pavées tels qu’ils étaient il y a deux millénaires. L’atmosphère encore calme et fraîche permet d’imaginer une cité pleine d’animation, comme elle l’était avant cette terrible éruption de 79 après J-C. On y descend par une sorte de pont, le site archéologique se trouvant à plusieurs mètres en dessous du sol actuel.

Seul 30 % du site a d’ailleurs été fouillé à ce jour, le reste étant emprisonné sous une épaisse gangue de basalte et de poussières. Au premier siècle, Herculanum était peuplée de 4000 habitants qui ont été totalement pris au dépourvu par l’éruption du Vésuve. Ce dernier était éteint depuis si longtemps qu’on en avait oublié qu’il était un volcan. Son réveil a provoqué une nuée ardente qui a sans doute tué en quelques secondes les habitants, suivi d’une coulée de boue qui s’est infiltrée dans tous les édifices, carbonisant les arbres et les poutres, mais préservant les édifices, les corps et de nombreux objets.

Une plongée dans le monde romain

De fait, avec sa jumelle Pompéi, Herculanum constitue aujourd’hui un témoignage exceptionnel sur la vie dans le monde romain de l’Antiquité. On y trouve des habitations conservées sur plusieurs étages, avec souvent de fabuleux décors peints sur les murs. Ces vestiges permettent au visiteur de déambuler dans huit îlots d’habitations, bornés par des fontaines publiques. Ces dernières fournissaient de l’eau aux habitants et servaient également de point de repère pour se localiser.

On pénètre ainsi dans l’intimité de ces Romains, avec de riches demeures, isolées de la rue et bâties autour d’un atrium, un espace ouvert et des pièces destinées à recevoir les « clients » des propriétaires. On peut d’ailleurs admirer les décors peints sur les murs, en général des scènes mythologiques, d’un réalisme surprenant, ou les mosaïques sur les sols. D’autres maisons abritaient des occupants plus modestes, des insulae, sortes d’HLM antiques…

Les thermes constituent l’un des rares bâtiments publics retrouvés. Ils avaient une importance considérable à l’époque, puisque les Romains s’y retrouvaient régulièrement pour se baigner dans des bains froids, puis chauds, pour suer, se délasser ou traiter d’affaires plus importantes. On y discutait volontiers des affaires commerciales ou de politique.

Les fouilles ont également permis de retrouver un certain nombre de peintures à caractère commercial. On a ainsi mis au jour l’échoppe d’un marchand de vins, ce breuvage étant alors coupé à l’eau avant d’être consommé avec des épices. Herculanum comme Pompéi conservent aussi les représentations assez suggestives d’anciennes maisons closes, rappelant que les Romains, réputés sévères aujourd’hui, pouvaient s’avérer fort coquins…

Le décor d'une riche domus

La maison d'un marchand de vin

Les thermes d'Herculanum

Une rue d'Herculanum

 

 

 

Erwan Chartier
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