Le 1er juillet 1867 naissait le Canada moderne de l’union des différentes provinces francophones et anglophones d’Amérique du Nord sous tutelle britannique. Aujourd’hui, cet immense pays séduit les visiteurs par son art de vivre multiculturel et ses paysages grandioses.

C’est le 1er juillet 1867 qu’est né le Canada de l’union de sept colonies allant de l’océan Atlantique au Pacifique. Il est aujourd’hui le deuxième plus vaste pays de la planète, derrière la Russie, avec seulement trente-six millions d’habitants. La constitution d’un tel ensemble n’avait pourtant rien d’évident ni de naturel.

Les Terres-Neuves du Canada

Les Européens semblent avoir fréquenté les « Terres-Neuves » d’Amérique du Nord dès la fin du Moyen Âge, connues également des Vikings qui s’étaient établis au Groenland vers l’an Mille. Puis, en 1534, le Malouin Jacques Cartier débarque en Gaspésie et prend possession au nom du roi de France d’un pays que les indigènes nomment Kanada, « la « grande hutte ». Les Amérindiens qui occupaient ces terres depuis des milliers d’années vont désormais cohabiter avec des Européens de plus en plus nombreux. En 1583, les Britanniques créent officiellement une colonie à Terre-Neuve. Montréal est fondée en 1642.

Au XVIIIe siècle, l’Amérique du nord devient un enjeu stratégique entre la France et les Britanniques, ces derniers prenant définitivement l’avantage dans les années 1760. La province de Québec, récemment formée, rassemble alors plusieurs dizaines de milliers de Canadiens francophones qui restent fidèles à Londres lors de la guerre d’indépendance américaine. En 1783, après la création des Etats-Unis, près de 50 000 loyalistes britanniques s’installent au nord et créent de nouvelles colonies, notamment sur les terres des Acadiens, des Francophones chassés par les Anglais.

Menaces américaines… et irlandaises

Pendant tout le XIXe siècle, l’Amérique du Nord britannique se développe, mais à un rythme beaucoup moins rapide que les Etats-Unis. Ces derniers ont développé des ambitions territoriales à l’échelle du continent et le sentiment antibritannique y est particulièrement fort dans les années 1860, une menace qui va pousser les Canadiens à s’unir.

Chassés par la grande famine ou pour fuir les persécutions politiques et religieuses, près d’un million d’Irlandais ont immigré aux USA au milieu du XIXe siècle. De nombreuses sociétés patriotiques naissent dans cette diaspora, particulièrement le mouvement fenian qui organise des attentats en Grande-Bretagne et lance des attaques contre les colonies britanniques du Canada. Une invasion de la région du Niagara est ainsi lancée en 1866, les Fenians remportent quelques victoires avant de se replier aux Etats-Unis. Ces derniers ont peu apprécié l’attitude de Londres pendant la guerre de Sécession. Officiellement neutres, les Anglais ont vendu des armes et plusieurs navires au Sud. En compensation, les USA demandent l’annexion de territoires canadiens.

Confédération et train continental

Cette menace et ces pressions américaines vont pousser les Canadiens à s’unir, malgré certaines rancoeurs et craintes des francophones. Ils y sont également encouragés par un pouvoir britannique, adepte du libéralisme et du libre-échange, qui souhaite désormais voir ses colonies s’administrer et voler de leurs propres ailes. Après plusieurs mois de tractations, les représentants des différents territoires de l’Amérique du Nord canadienne se mettent d’accord sur un projet de confédération. Si le Canada demeure un dominiom britannique (Elisabeth II est encore aujourd’hui la chef de l’Etat), il devient un pays fédéral et multiculturel, chacune de ses entités conservant un haut degré d’autonomie. Le chemin de fer va faire office d’élément rassembleur de ce pays immense. Achevé en 1886, le Canadian Pacifique relie Montréal à la Colombie britannique et sert de trait d’union à une nation en construction.

Après cent cinquante ans d’existence, l’équilibre canadien continue de fonctionner. Par deux fois, les francophones du Québec ont rejeté l’indépendance et les Amérindiens ont vu leurs droits reconnus, particulièrement les Inuits qui disposent désormais d’un territoire autonome. Surtout, le Canada fait désormais figure de terre d’accueil et de tolérance par rapport aux Etats-Unis de Donald Trump. Le premier ministre Justin Trudeau a d’ailleurs déclaré que son pays était le « premier Etat postnational ». Gentillesse et sens de l’accueil sont d’ailleurs l’une des valeurs fondamentales des Canadiens, fiers d’un pays multiculturel qui attire de plus en plus de visiteurs à la recherche de paysages grandioses et de sites naturels exceptionnels.

 

 

 

Erwan Chartier
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