To be or not to be stalinien, la question ne se pose pas à Gori, ville natale du « Petit père des peuples » en Géorgie. Iossif Vissarionovitch Djougachvili, devenu le révolutionnaire Staline (homme d'acier), n'était en effet pas Russe. Celui qui inventa le culte de la personnalité pour l'égalité de chacun fut-il un dictateur sanguinaire ou un humaniste libérateur ? Les avis sont pour le moins partagés. Pas à Gori.

Sa ville natale accueille un musée tout à la gloire de Joseph Staline qui, de 1922 à 1953, tint entre ses mains le destin de l'URSS et de la paix dans le monde. Quoique l'on pense du personnage, une des figures en tous cas les plus importantes du XXème siècle, une visite avec recul et esprit critique nécessaires est instructive. Voire passionnante.

Une longue promenade de fleurs et jets d'eau amène tout d'abord à un bâtiment ouvert aux vents érigé pour protéger en dessous la modeste maison natale du fils de cordonnier. Il y vivra quatre ans dans une seule pièce avec sa famille. Puis voici l'immense édifice gothico-soviétique avec arches. Passée l'entrée, un majestueux escalier de marbre pourpre oblige à monter avec respect vers une statue du héros local. Les grandes salles qui s'enchaînent ensuite sont toutes à sa gloire. Photos, documents, lettres, tableaux, tapisseries racontent Staline de son enfance à sa disparition. Il fut donc séminariste, braqueur de banques (mais pour la Bonne cause, dixit la guide !), prisonnier, évadé à moultes reprises, grand lecteur (d'auteurs français en particulier), serviteur fidèle de Lénine, sauveur de la Révolution bolchévique, développeur de l'économie, vainqueur de la Seconde guerre mondiale, artisan de la paix mondiale... La documentation réunie ici et organisée par thèmes éclaire à la fois l'homme et son époque sous le seul aspect positif de ses laudateurs. A voir la multitude, et la diversité parfois amusante, des cadeaux qu'il reçut des plus grands de son époque au long de sa vie, Staline était donc admiré urbi et orbi.

Confirmation, à l'extérieur cette fois, avec son wagon blindé, à bord duquel il se rendit entre autres au sommet de Yalta avec Churchill et Roosevelt, que l'on peut parcourir de son bureau à la salle à manger. La guide est aux anges et répond à toutes les questions. A l'incontournable « Staline fut responsable de nombreuses morts, non ? Les historiens parlent de 20 millions de victimes. », elle esquisse un sourire : « qu'on raconte de tels contes de fées est bien la preuve qu'il fut quelqu'un de très important. D'autres historiens parlent de peut-être 20 000 personnes mais tout le monde sait que c'est exagéré ! »

L'escalier de marbre oblige à s'incliner devant la statue de Staline.

Une photo symbolise chaque moment de sa vie auprès de tapisseries conçues en son hommage.

Une foultitude de documents, tableaux et bustes glorifient son parcours...

Dont la photo légendaire des accords de Yalta où il berna Churchill et Roosevelt.

En vitrine, ses uniformes des grandes cérémonies.

La visite du musée s'achève par un passage devant une copie de son masque mortuaire.

A l'extérieur, on visite son wagon blindé.

Aux alentours, le commerce de souvenirs de Staline sous toutes ses formes envahit les échoppes.

 

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