Depuis son ouverture il y a vingt ans, le musée Guggenheim de Bilbao est devenu l’un des lieux les plus visités de la péninsule ibérique et le rendez-vous des amateurs d’art contemporain du monde entier. Cette réussite culturelle symbolise également le renouveau de la capitale économique du pays Basque.

Avec ses airs de poisson géant et ses écailles de titane et de verre, ou de navire échoué sur les rives de la Nerion, le Guggenheim de Bilbao s’est imposé comme l’un des grands monuments de la fin du XXe siècle. Il symbolise également le dynamisme économique et culturel du pays Basque, dont le gouvernement autonome est parvenu, au début des années 1990, à persuader la fondation Solomon Guggenheim pour qu’elle installe son antenne européenne à Bilbao. D’autres villes, plus touristiques, étaient pressenties, mais la capitale de Biscaye a fait un pont d’or pour accueillir ce temple de l’art moderne et contemporain.

Cette fondation a été fondée en 1937, par Solomon Guggeheim, un milliardaire américain d’origine suisse, dont la famille a fait fortune dans les métaux précieux. Lui-même avait fondé une compagnie d’exploitation de l’or en Alaska, avant de se retirer des affaires en 1919 et de se consacrer au mécénat. Il se passionne alors pour l’art non figuratif et confie la direction artistique de sa fondation à Hilla de Rebay. Ils ouvrent un premier musée à Manhattan dès 1939. Après la mort de Solomon Guggenheim, un nouveau musée à son nom est inauguré à New York. Il est dessiné par Frank Lloyd Wright. D’autres musées ont ouvert à Venise et Berlin. 

Collections permanentes et expositions

S’il existe d’autres projets de musée (notamment aux Emirats arabes unis), celui de Bilbao s’est imposé comme l’un des plus fréquentés. Outre son étonnante architecture, imaginée par Frank Gerhy, plusieurs œuvres sont exposées en extérieur, les plus célèbres étant l’Araignée créée par Louise Bourgeois ou le fameux Puppy de Jeff Koons, un énorme chien végétalisé. Un vaste atrium central permet d’accéder au dédale de pièces et d’étages où alternent expositions temporaires et œuvres de la fondation Guggenheim, ces dernières voyageant régulièrement entre les différents musées que gère cet organisme dans le monde. Le Guggenheim propose quatre à six expositions par an, toutes très éclectiques et portant principalement sur l’art du XXe et du XXIe siècle.

Effet Guggenheim

Les chercheurs parlent « d’effet Guggenheim » pour évoquer l’impact d’un équipement culturel majeur sur la revitalisation d’une ville. Sinistrée dans les années 1980 avec la fin des industries lourdes, Bilbao s’est aujourd’hui régénéré grâce à un vaste programme architectural et culturel. Le centre-ville a été rénové et les autorités ont fait appel à des architectes de renommée internationale pour donner une nouvelle identité à la cité à travers des équipements de prestige, dont le Guggenheim demeure l’emblème. Norman Foster est intervenu sur le métro, César Pelli a conçu la tour Iberdrola et Philippe Starck a redessiné l’Azkuna Zentro, un ancien entrepôt de vins des années 1900. Posé sur d’étranges piliers imaginés par le célèbre designer, ce dernier bâtiment propose quinze mille mètre carrés consacrés aux loisirs et à la culture. Outre le Guggenheim, Bilbao et la côte basque valent donc largement le détour !

Le fameux Puppy de Bilbao

Erwan Chartier
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