Les Bouches de Kotor constituent l’un des paysages maritimes les plus spectaculaires de Méditerranée. Un véritable fjord, comprenant quatre golfes et bordé de hautes montagnes qui attire de plus en plus de visiteurs.

Avec leur nom un peu bizarre, les Bouches de Kotor ne peuvent qu’enflammer les imaginations, déjà stimulées par la situation toujours un peu compliquée des Balkans, entre Occident et Orient, entre cultures catholiques, orthodoxes, musulmanes ou farouchement athées. Le pays où ces « Bouches » se situent, le Monténégro est d’ailleurs l’un des plus petits d’Europe, avec 750 000 habitants. Il est le plus jeune Etat à avoir accédé à son indépendance, en 2006. Une partie des bouches de Kotor furent d’ailleurs longtemps en partie interdites aux étrangers, car elles abritaient un importante base navale yougoslave.

Les Bouches de Kotor occupent aujourd’hui une grande partie du territoire monténégrin dont elles sont cependant séparées par les hautes montagnes qui les bordent. Il faut plusieurs heures de navigation pour accéder de la mer adriatique jusqu’à la vieille ville de Kotor, l’un des points situés les plus à l’intérieur.

Il faut aussi passer plusieurs gorges qui ont constitué un formidable moyen de défense naturelle pour cette ville fondée par les Illyriens, développée par les Romains, les Byzantins puis les Vénitiens. Ces derniers ont laissé leur architecture à l’agglomération actuelle. De fait, jamais un ennemi n’est parvenu à s’emparer de Kotor, pas même les Turcs qui ont pourtant dominé la région à partir du XVIe siècle.

Notre-Dame-du-Rocher

L’une des attractions de Kotor est la petite île artificielle de Notre-Dame-du-Rocher, avec sa curieuse coupole bleutée se reflétant dans l’eau. Au XVe siècle, des pêcheurs y ont repêché un tableau de la Vierge. Les miracles se sont multipliés aux alentours. Il a donc été décidé de construire un sanctuaire sur une île qu’il a fallu créer de toute pièces. Pendant plusieurs décennies, on a fait couler des navires chargés de pierres pour en constituer le socle.

Une fois l’îlot stabilisé, ainsi que celui, voisin, qui abrite un monastère franciscain, on y a construit une belle chapelle, Notre-Dame-du-Rocher, qualifiée désormais de « Chapelle Sixtine maritime des Balkans » en raison de la richesse de ses décorations comme des ex-votos en argent plaqués sur la paroi. Un petit musée a été installé dans l’ancien presbytère.

On peut rejoindre Notre-Dame-du-Rocher depuis le joli village de Perast, ou depuis Kotor (comptez trois quart d’heures de sympathique balade en bateau).

Avec ses palais et ses églises (orthodoxes et catholiques), Kotor demeure l’une des plus belles villes de l’Adriatique. Elle est envahie par les chats depuis que ces derniers l’ont débarrassée des rats qui propageaient la peste. Pour l’admirer, les plus sportifs et les plus motivés peuvent monter « l’échelle de Kotor », plus de mille marches qui mènent à une ancienne forteresse vénitienne. Le point de vue est exceptionnel, bien entendu.

Erwan Chartier
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