Chaque année, un bagad participe à la grande parade de la Saint-Patrick à New York car, si elle n’est pas aussi nombreuse que la diaspora irlandaise, la communauté bretonne compte plusieurs dizaines de milliers de membres, dont certains sont installés depuis plus d’un siècle.


Dès la fin du Moyen Âge, les Bretons ont fréquenté les rivages nord-américains, mais ils s’y installent de manière plus durable à la fin du XIXe siècle. Dans les années 1880, une partie d’entre eux part s’installer comme jardinier ou personnel de maison sur la côte est des Etats-Unis et le mouvement s’accélère avec l’ouverture d’une usine Michelin à Milltown, à 50 kms de New York, en 1901. Près de 3000 Bretons, originaires de Gourin et Roudouallec, viennent y travailler et incitent des parents et des amis à les rejoindre.
On en retrouve également beaucoup dans les fabriques de soie de l’ouest new-yorkais ou dans la métallurgie à Pittsburgh, où l’on recense trois cents familles originaires d’Armorique dans l’entre-deux-guerres. A partir de cette époque et dans la seconde moitié du XXe siècle, nombre d’entre eux ouvrent des restaurants à New York, profitant de la renommée de la cuisine française. Certains font fortune, comme Mme Sévénant de Langonnet, patrone du Brittany de jour, entre la 53e et la 54e rue. D’autres s’enrichissent grâce au bâtiment, à l’instar d’Yves Nedelec, de Châteauneuf-du-Faou, devenu millionnaire en construisant des bungalows.
Après la guerre, la communauté bretonne se structure et se regroupe lors de grandes fêtes comme celle de la Duchesse des Bretons d’Amérique. Des équipes de football sont montées, comme le Stade breton qui existe toujours.
Quelques Bretons de New York se sont également illustrés dans le domaine culturel, à l’instar du poète et chanteur Youenn Gwernig, ami de l’écrivain Jack Kerouac. Ce dernier, chef de file de la beat generation, avait d’ailleurs de lointains ancêtres du côté d’Huelgoat et se définissait volontiers comme breton.

Les Vieilles charrues à New York

En octobre prochain, la Bretagne sera encore à l’honneur à New York puisque le festival Les Vieilles Charrues y fêtera son 25e anniversaire à l’occasion d’un concert anniversaire d’exception. Ce projet n’est pas le fruit du hasard mais d’une magnifique rencontre entre les membres de l’association et leurs cousins bretons de l’association BZH New York. Beaucoup sont originaires du centre Bretagne et ont fait le choix il y a 20, 30 ou 40 ans de tenter le rêve américain. Ils sont très fiers de leur Bretagne natale, de leurs racines et sont de fervents supporters des Vieilles Charrues. Mais certains n’ont jamais vécu le festival et d’autres n’ont pas vibré au rythme de la scène Glenmor ou Kerouac depuis des années.

C’est lors d’une visite dans le parc mythique de Central Park que les membres des Vieilles Charrues on eu la révélation et le coup de coeur : un site somptueux magique, un mini Kerampuilh les attendait. C’était décidé, si les Bretons de New York ne pouvaient pas venir fêter la 25e édition à Carhaix…Eh bien, les Bretons viendraient à eux pour fêter des Vieilles Charrues à Central Park !

Central Park

Festival des Vieilles Charrues

Erwan Chartier
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