Unis vers l'univers, un voyage à Dubaï

C'est la première fois en 170 ans d'existence que la prestigieuse Exposition Universelle s'installe dans la zone Menasa (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Asie du Sud) et elle ne pouvait trouver meilleur écrin que Dubai pour un thème qui ressemble bien à la capitale économique des Emirats Arabes Unis, « connecter les esprits, créer l'avenir ».

 

L'Exposition Universelle se veut une vitrine du savoir-faire humain à travers les innovations de chaque nation et cette confrontation pacifique a marqué le progrès, donné des idées aux chercheurs des autres pays, et transformé le paysage de la ville accueil. Sans l'Expo Universelle, pas de Tour Eiffel à Paris, pas d'Atomium à Bruxelles, ni de Space Needle à Seattle... Et c'est lors d'une d'elles que l'on montra pour la première fois le téléphone de Graham Bell, puis le portable des décennies plus tard, une diffusion télévisuelle, les ancêtres des ordinateurs, le pop-corn, les cônes de crème glacée... Durant quelques mois, des Etats en conflit se côtoient en terre neutre dévouée à la science sous le regard des autres nations et certains veulent croire que l'événement permit à plusieurs reprises par le passé des avancées discrètes vers de nouveaux dialogues.

 

Dubaï, les Emirats Arabes Unis, un pays mobilisé

 

Initialement programmée pour 2020, l'Exposition Universelle à Dubaï a subi l'arrêt des interactions internationales dû à la Covid 19 et s'est retrouvée reportée aux dates du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022... sans changer de nom. Bienvenue donc à Dubaï 2020, premier événement mondial d'envergure après pandémie. Et ce ne sont pas moins de 192 pays (au moins leur pavillon !) que l'on peut y visiter d'un coup en un seul billet d'avion pour à nouveau « Connecter les esprits, créer l'avenir ».

Ce thème s'épanouit en trois déclinaisons, durabilité, mobilité et opportunité, sur 438 hectares à mi chemin entre Dubaï et Abu Dhabi, l'autre grand des sept émirats unis. Entre ces districts où se répartissent les pavillons individuels ou bâtiments collectifs de nations, de larges voies piétonnes, des espaces d'art, des restaurants et food-trucks comme devant le pavillon du Mexique, des aires d'expression... et toujours des surprises à attendre lors de la déambulation ou dans les stands des nations. Au centre de tout et en lien avec chaque élément, Al Wasl Plaza, un impressionnant dôme de 150 mètres de diamètre en treillis de métal pour accueillir les spectacles, performances, rendez-vous officiels et projections immersives époustouflantes à 360° grâce à plus de 250 projecteurs laser, permettant de voir le show de l'intérieur comme de l'extérieur. Il restera pour le futur le symbole de l'Expo Universelle de Dubaï au milieu d'un site où les pavillons et édifices seront reconvertis pour donner naissance à une aire de vie, le District 2020.

Invités à rejoindre le lieu à coup de vastes panneaux, de placards sur les bus et dans le métro, d'éclairages au long du Creek, le canal qui traverse la vieille ville, les Dubaïotes et les Emiratis au sens large ne sont pas peu fiers de cette mise en avant de leur pays. Dès l'ouverture, ils ont été nombreux à venir à la rencontre de leurs invités des quatre coins de la planète pour arpenter, carte en mains, les allées de l'Expo. Et bien sûr visiter leur pavillon des Emirats Arabes Unis au design remarquable de faucon en vol, avec des plumes articulées pour toiture, qui peut se déployer en différents niveaux pour valoriser le savoir-faire du pays et ses grandes ambitions pour l'avenir.

 

Une destination avec dépaysements garantis

Dans chaque pavillon, le dépaysement, petit ou souvent grand, est au rendez-vous. Pas étonnant que nombre de visiteurs ait choisi des options d'abonnement sur deux journées ou plus ou permanent. Difficile en effet de tout voir en une seule visite du site tant les propositions et tentations sont nombreuses, et arriver avec en tête une liste de ses envies et priorités est une bonne idée. A chacun sa méthode : un tour d'horizon pour admirer les façades extérieures des pavillons nationaux, une concentration sur un continent ou des pays déjà connus, ou bien sûr partir à l'aventure en enquillant au hasard les allées. Mais il y a d'abord un incontournable : la photo devant le logo géant Expo 2020 qui précède l'arche gigantesque de métal de l'entrée principale.

Deux pavillons connaissent depuis l'ouverture une fréquentation au top, logiquement celui du pays hôte et celui de... la Norvège. Tourné vers la mer et très accueillant, ce qui serait déjà une bonne raison, il bénéficie surtout d'un avantage indéniable par sa situation en première ligne : on y passe tout de suite en arrivant ou on conclut sa visite par un passage chez lui. La taille des pavillons n'est pas forcément proportionnelle à celle des pays qu'ils représentent et dans ce registre, Monaco ou le Luxembourg feraient figure de géants planétaires tant ils ont su magnifier leurs atouts et leurs superficies localement.

Dès franchissement des portes de l'Expo, il y aura quelqu'un pour vous souffler un détour merveilleux par le pavillon de la Russie, largement plébiscité. A juste titre. Le bâtiment en lui-même est un tourbillon envoûtant de couleurs, puis un escalator monte à une vaste salle dans la pénombre au milieu de laquelle trône un cerveau géant au bout de sa colonne vertébrale... Sur fond de jeux de cieux étoilés, toutes les facettes de l'intelligence humaine défilent pour magnifier les valeurs de la recherche, la culture, l'engagement, l'infini des possibilités. Bref « connecter les esprits, créer l'avenir ». Sans oublier d'annoncer qu'en 2030, Moscou veut à son tour (après Osaka au Japon en 2025) le rendez-vous de l'Expo Universelle avec de très grandes ambitions.

 

Crocorico

 

Impossible d'ignorer le pavillon France pour tout visiteur venu de l'Hexagone. Et on n'y est pas déçu. La lumière dans toutes ses déclinaisons y a été choisi pour fil conducteur. Sur écrans géants, voici les philosophes... des lumières, l'arrivée de l'éclairage dans les rues de Paris, au gaz puis à l'électricité, sur les boulevards et à l'opéra Garnier, la découverte des lumières de l'espace avec en héros Le Petit Prince et bien sûr Thomas Pesquet... et partout l'animal  emblématique... non, non, pas le coq gaulois mais le crocodile, pourtant pas connu pour être une lumière intellectuelle mais qui, à priori, aurait la côte parmi les sponsors du pavillon. A noter, un accueil en français alors que dans l'extrême majorité des pavillons, hispaniques, asiatiques, russophones etc… il se fait en anglais. À la boutique, qui conclut toute visite à l'Expo, on peut acheter en souvenir côté France des crocodiles, des parfums, des crocodiles, des t-shirts ou des crocodiles au choix. Et on sort par le « Paris-Versailles café », la pâtisserie au décor rétro, gastronomie française oblige, pour savourer un café ou une des viennoiseries arrivées chacune en jet privé vu le prix. Inutile de demander un Perrier : le serveur, recruté lui localement, explique qu'il n'y a pas de « sparkling water » (eau gazeuse) en France, d'où l'absence. On en sourit, pas peu fiers quand même que le pavillon France ait du style et du charme. Et qu'à l'extérieur, une cabane propose crêpes, gaufres et baguettes comme à la maison ou presque.

 

Dubaï et les Emirats Arabes Unis n'ont pas lésiné pour faire de leur Expo Universelle un temps fort pour toute la planète et si l'objectif de 25 millions de visiteurs d'ici fin mars est ambitieux, tout est réuni pour l'atteindre et laisser des souvenirs inoubliables à ceux qui en profiteront aussi pour découvrir le pays des mille-et-une nuits. 
Qu'attendez-vous pour y aller ?  C'est par ici >> 

 

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