Alors que les jeux battent leur plein à Rio, leur lieu d’origine constitue toujours l’un des sites historiques les plus visités de Grèce. Au milieu des collines du Péloponnèse souffle toujours le souffle de l’Olympisme.

Tous les quatre ans, la planète sportive bat au rythme des jeux olympiques, relancés à la fin du XIXe siècle par le baron Pierre de Coubertin. Dans l’Antiquité également, tous les 4 ans, au début de l’été, les mondes grecs et romains s’arrêtaient pour se passionner pour les athlètes en compétition à Olympie, le grand sanctuaire dédié à Zeus, au cœur de l’Arcadie et de la péninsule du Péloponnèse.

Selon la légende, c’est Héraclès lui-même qui les aurait créés, en hommage à un autre héros, Pélops, fils de Tantale. Les Grecs avaient pour coutume d’organiser des jeux funéraires ou à vocation religieuse. Homère relate ainsi que des jeux furent organisés en l’honneur d’Achille, après sa mort devant Troie. Outre Olympie, d’autres jeux sacrés étaient d’ailleurs organisés à Corinthe et Delphes.

Trêve olympique

Les auteurs grecs les datent de 776 avant notre ère, mais c’est en 476 avant J.C., après la victoire de Salamine contre les Perses, qu’ils prennent une réelle importance politique et religieuse. Lors de cette 75e olympiade, une cour d’arbitrage entre les cités grecques est instaurée et peu à peu s’instaure le concept de trêve olympique. Durant la période des jeux, les opérations militaires entre Grecs étaient interdites, sous peine d’exclusion, ce qui arriva d’ailleurs à Sparte.

Les jeux duraient sept jours et attiraient les champions de toute la Grèce et de ses colonies en Asie, en Afrique et en Sicile, puis de tout le monde romain. En apparence, Ils concouraient pour la gloire et recevaient le bandeau de la victoire, une palme puis une couronne tressée avec les branches des oliviers sacrés du sanctuaire. Les récompenses plus matérielles les attendaient à leur retour dans leur cité d’origine qui en retirait une gloire inestimable et entretenaient ensuite les sportifs. Le sponsoring existait déjà et de riches mécènes payaient l’entraînement des champions et laissaient leur nom sur le socle des statues élevées en leur honneur. Mais il ne concernait pas à l’époque les maillots : les sportifs étaient nus. On n’hésitait pas non plus, entre cités, à débaucher les meilleurs athlètes…

Merveille du monde antique

Olympie n’était pas une cité, mais un vaste sanctuaire qui accueillait près de 40 000 personnes lors des jeux tous les 4 ans. Le site, partiellement fouillé, est l’un des plus connus de Grèce. On peut y admirer les vestiges du gymnase, du stade – dont les dimensions étaient calculées suivant le pied d’Hercule – et de plus temples, dont l’un des plus colossaux de Grèce, celui de Zeus dont on peut voir l’une des imposantes colonnes. Construit au début du Ve siècle avant notre ère, il abritait l’une des sept merveilles du monde : la statue de Zeus chryséléphantine, mesurant 12,75 mètres de haut. Le corps de la divinité était en ivoire ; ses cheveux, sa barbe et ses scandales en or. C’est le génial Phydias, architecte du Parthénon d’Athènes, qui l’aurait réalisée.

Ce sont les chrétiens qui parvinrent à interdire ces jeux, considérés comme païens, vers 400 de notre ère. Olympie sombra alors dans l’oubli, ses monuments étant détruits par des tremblements de terre ou un tsunami. Quinze siècles plus tard, les jeux ont ressuscité et passionnent désormais toute la planète.

Le vasque où était allumée la flamme sacrée

Le stade d'Olympie, le plus célèbre du monde antique

L'entrée du stade

Les ruines du temple édifié par Philippe de Macédoine

Les vestiges du temple de Jupiter, le plus grand de tout le monde grec

Olympie, au coeur de la campagne du Péloponnèse

Socle d'une statue édifiée en l'honneur d'un vainqueur. La ville en comptait des centaines.

 

 

 

Erwan Chartier
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