Au Royaume de Bahreïn, où l'on compte en Mille et Une nuits, le riche Musée national aime à rappeler qu'il y a des lustres et des lustres ce petit territoire du Golfe arabique fut une oasis luxuriante. Alexandre Le Grand n'y envoya-t-il pas ses émissaires trouver fruits, légumes et viandes nécessaires à l'avancée de son armée ? Aujourd'hui, le paysage a quelque peu changé : le sable a envahi beaucoup d'anciens espaces verts, les puits de pétrole ont remplacé nombre d'arbres et les 4x4 ont mis à la retraite les dromadaires. La traversée des champs d'extraction d'or noir est en soi une expérience visuelle, super et un rien surréaliste... surtout quand soudain apparaît un acacia géant de 12 mètres de haut, unique touche verte dans un océan aride de derricks et de torchères brûlant jour et nuit,  pompant pétrole et gaz. Selon la légende, il serait le dernier arbre du mythique Jardin d'Eden, le paradis. Comment autrement expliquer qu'il soit âgé de 450 ans alors que cette espèce atteint 90 ans au maximum, et surtout que pas une goutte d'eau ne tombe dans son environnement proche pour nourrir son feuillage et ses longs bras. Vénéré pour cette surprenante vitalité en plein désert, il a été baptisé « l'arbre de vie » et dispose en permanence d'un gardien pour dissuader les fans d'en prendre des fanes. Des scientifiques ont voulu sonder le sol à son pied pour savoir comment il pouvait bien survivre.

D'autres se sont insurgés car ces recherches risquaient de briser un réseau d'alimentation secret et entraîner sa mort. Tout le monde s'est alors mis d'accord pour que le mystère total reste pour l'éternité. Et si tout simplement, il n'était finalement que le premier arbre diésel ?

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