Sur la grande carte de l'Europe, l'Albanie n'est qu'un confetti né comme état en 1912. Presque de la taille de la Belgique et ses 12 millions d'habitants, le Pays des Aigles ne compte, lui, que 3 millions de résidents. Mais une diaspora de 7 millions de défenseurs d'une culture unique à travers le vieux continent. Via l'Italie toute proche et des émigrations à travers le globe, l'Albanie a donné naissance à quelques gloires planétaires, de Robert de Niro à l'écrivain Ismael Kadaré en passant par les comédiens James et John Belushi (The Blues Brothers), le chorégraphe né en France Angelin Preljocaj, ou Mère Teresa, qui a donné son nom à l'aéroport international de Tirana, la capitale. Mais sur place, on vous parlera surtout de Skanderbeg. Sa statue est omniprésente dans toutes les villes et ça nous concerne.

Malgré le temps passé. Au XVème siècle, les Ottomans musulmans, qui ont conquis Constantinople (Istanbul) et anéanti l'église d'Orient, lancent la conquête de l'Italie pour rayer Rome de la carte et en finir avec les catholiques d'occident. Il leur faut juste traverser l'Albanie pour prendre la mer et c'est là que durant 25 ans, un petit notable va leur tenir tête en fédérant ses voisins à la tête d'une troupe dix fois inférieure à celle des Ottomans. Il s'appelle Skanderbeg. Dans leurs écrits, Voltaire et Napoléon 1er, peu soupçonnables de complicité, le qualifient de plus grand général de l'histoire à l'égal d'Alexandre Le Grand. Les papes au long des siècles ont salué sa mémoire. Et aujourd'hui, plus personne, ou presque, ne se souvient de lui, sauveteur ultime de la culture européenne qui se préparait à sa Renaissance. Merci qui ? Au plus petit.

 

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