L’île volcanique de Santorin fascine tous ceux qui y abordent. Au-delà de ses paysages uniques, elle a abrité une civilisation étonnante, il y a quatre millénaires, détruite par une éruption géante dans laquelle certains voient l’origine du mythe de l’Atlantide.

Avec ses falaises ocres et jaunes où s’accrochent des villages blancs et des églises aux coupoles bleues, Santorin en est venu à représenter une certaine idée de la Grèce. Des dizaines de milliers de touristes la visite chaque année, pour la beauté de ses paysages, le romantisme de ses ruelles gorgées de soleil ou le frisson que provoque la proximité d’un volcan toujours actif et sa caldeira, ce chaudron bouillonnant au centre du cratère envahi par la Méditerranée.

Une brillante civilisation

Au IIIe millénaire avant notre ère, Santorin fut l’un des foyers de la civilisation minoenne, l’une des plus brillantes de l’époque. Le palais de Cnossos, en Grèce, nous en fournit un exemple éclatant, avec ses fresques étonnantes de mouvement et de sensualité. Le site d’Akrotiri, au sud de Santorin, révèle aussi le raffinement de cette culture et les échanges déjà importants avec les autres parties de la Méditerranée. Santorin est alors très influencé par la Crète, dont elle est distante d’une journée de mer, et par les Cyclades. On a retrouvé dans l’île plusieurs statuettes blanches, aux formes abstraites et géométriques, qui rappellent l’art de cet archipel.

Enseveli sous plusieurs mètres de pierres ponces et de débris volcaniques, le site d’Akrotiti est fouillé depuis les années 1960. Les ruines sont protégées par bâtiment moderne, et leur visite constitue un moment incontournable sur l’île. Il permet de découvrir une agglomération opulente vers 1600 avant J.C. Organisées suivant un certain plan d’urbanisme, les habitations révèlent une structure assez égalitaire dans cette société qui exploitait les richesses agricoles insulaires tout en servant de plaque tournante commerciale en Méditerranée orientale.

Les maisons ne manquaient pas de confort, puisque la plupart disposaient de salles de bains à l’étage, avec des systèmes sophistiqués pour l’évacuation des eaux. Les nombreuses fresques retrouvées donnent un aperçu particulièrement émouvant sur cette civilisation, qu’il s’agisse de scènes de la vie quotidienne (des enfants en train de s’entraîner à la boxe, un pêcheur, la toilette des femmes) ou d’évènements historiques et religieux, comme la représentation d’une grande parade navale autour de l’archipel.

Le mythe de l’Atlantide

Seule une petite partie d’Akrotiri a été fouillée, ce qui présage encore de belles découvertes pour les archéologues sur une civilisation demeurée mystérieuse qui a disparu vers 1600 avant notre ère. Le volcan de Santorin s’est alors réveillé, provoquant d’abord des tremblements de terre qui ont poussé les habitants à migrer. Puis une explosion d’une violence extrême a ravagé la région et provoqué un tsunami géant qui a dévasté la Crète. D’après de nombreux historiens, c’est sans doute cet évènement qui est à l’origine du mythe de l’Atlantide, décrit par les auteurs grecs. Une civilisation avancée et ravagée par une catastrophe naturelle il y a plusieurs millénaires, un volcan effrayant : il demeure toujours un parfum de mystère sur l’île de Santorin.

Le site de Sakrotitrir

L'impressionnant cratère de Santorin

 

 

Erwan Chartier
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