La skyline de Benidorm, sur la Costa Blanca espagnole, dénote de l'horizon de verticalisation d'autres cités à travers la planète. Construite uniquement pour le tourisme, et non les affaires comme New-York, le logement à Tokyo ou le luxe sur Dubaï, elle est surtout la plus importante au monde. Et sans doute la mieux gérée... ou presque.

Benidorm, béni des touristes anglais, c'est 70 000 habitants et 26 gratte-ciels de plus de 100 mètres de haut. Soit le plus grand nombre par habitant au monde et le 2ème par le nombre au mètre-carré, juste derrière Manhattan à New-York ! Autre record, la vitesse de construction : la Torre Levante, de 120 m de haut, a été la première édifiée en 1985 ; la dernière, à cette heure, et la plus haute avec 200 m, Residencial In Tempo, sera normalement achevée en 2019 après d'innombrables péripéties. Moins de 35 ans pour façonner un horizon architectural où rien n'a été laissé au hasard pour séduire un tourisme de masse mais exigeant. Une volonté de montée en gamme anime aujourd'hui la cité balnéaire avec de multiples chantiers de réhabilitation et d'embellissement des immeubles et leurs appartements. On est loin du Benidorm d'un siècle en arrière, petit village de pêcheurs où les terres appartenaient à des paysans pauvres avec nombreux enfants. Les préférés et plus sages récupéraient en héritage les champs sur les collines, plus rentables, et les mal aimés ou plus voyous, les surfaces ensablées improductives près de la mer. Avec le boom immobilier, ces derniers sont devenus millionnaires et les autres, ceux favorisés au départ, collés à une terre difficile sans valeur.

On aime ou on n'aime pas

Avec deux longues plages en arc de cercle, Levante (de plus de 2 km), et Poniente (plus de 3 km), séparées par le Balcon de la Méditerranée et sa petite plage de Mal Pas, Benidorm avait de sacrés atouts. Tout en favorisant la construction des gratte-ciels pour limiter l'impact au sol, la mairie a tenu à conserver la propriété des plages. C'est donc un service communal qui loue sur des parcelles délimitées de bleu des transats et parasols pour bien moins cher que dans tout autre station de la Méditerranée. Les larges avenues qui amènent aux jolies ruelles de la vieille ville où prospèrent les restaurants basques de pintxos, sont d'une rare propreté malgré les multiples terrasses de cafés, les fêtards et les animations incessantes qui font se retrouver toutes les tranches d'âge. Un certain art de vivre... en short toute l'année.

On n'ouvrira pas ici le débat entre béton et nature. Chacun se fera son idée devant ces images de la skyline à l'aune de ses goûts. Attention au vertige !

*gratte-ciels en anglais

 

Vue depuis la colline de La Creu, au 1er plan Levante, au fond Poniente.

L'arc de Levante depuis le Balcon de la Méditerranée.

Vue depuis l'ilot sauvage de Benidorm qui a donné son nom à la ville en face.

Une partie de la skyline de Levante.

Sur la plage de Levante

Le Balcon de la Méditerranée sépare Levante à droite de Poniente à gauche.

Poniente est surplombée par la Residencial In Tempo, 50 étages, plus haut gratte-ciel au monde dans une ville de moins de 100 000 habitants, en forme de 11 et de M par son cône central comme souvenir des attentats du 11 mars 2004 à Madrid.

In Tempo a été victime de la crise immobilière de 2008. Son chantier, entamé deux ans auparavant, a été stoppé à 93% d'exécution en 2014 avec la faillite du promoteur. Un repreneur a relancé le chantier et la vente des luxueux appartements en juillet 2018.

A la nuit tombante, un superbe coucher de soleil éclaire Poniente.

 

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