En Italie du sud, du côté de Bari, un vaste plateau abrite des milliers de maisons aux toits de pierres sèches, les Trulli. Classées au patrimoine mondial de l’Humanité, ces habitations sont un prétexte à goûter la convivialité de la région des Pouilles.

Sans doute à cause de leur drôle de consonance, les Pouilles n’ont pas forcément bonne presse dans le public francophone. Elles sont pourtant l’une des régions les plus attachantes et les plus souriantes d’Italie. Outre une gastronomie d’exception, les Pouilles possèdent un trésor architectural : les trulli, ou trullo au singulier.

Le terme a une origine grecque, signifiant coupole. En français, on pourrait la traduire par « lauze », ces curieuses constructions de pierres sèches qu’on trouve dans le massif central. On ne connaît pas leur origine, qui semble antique, mais les trulli ont connu un développement spectaculaire entre les XVIIIe et XXe siècles.

A l’origine, il s’agit d’habitats isolés, dans les champs, occupés temporairement par les paysans ou les animaux. Ils étaient bâtis avec des pierres trouvés sur les terrains ou extraits lors de la construction de citernes, indispensables dans cette région très sèche lors de l’été. On utilisait du calcaire ou du tuf blanc.

Alberobello, capitale festive des trulli

On retrouve aujourd’hui des trulli sur un vaste plateau, la Murgia dei trulli, occupant mille km2 entre Bari, Brindisi et Tarente. La petite ville d’Alberobello fait figure de capitale de ce genre architectural. A la fin du XIXe siècle, en effet, de nombreux paysans s’y installent et construisent leurs habitations suivant les techniques traditionnelles.

Divisée par une grande rue, on en trouve dans deux quartiers distincts. Le Rione Aia Piccola comprend 590 trulli. Ici, le calme prédomine et le quartier a conservé un caractère réellement populaire. Il en est un peu autrement de l’autre côté de l’agglomération, à la Rione Monti qui conserve plus d’un millier de trulli. La zone est, cette fois, très touristique.

C’est dans cette partie qu’on découvre sur les toits de nombreux symboles religieux. A l’origine, il s’agit de référence au catholicisme, mais depuis les années 1950, d’autres motifs plus ésotériques se sont développés sur les toitures locales.

Un mode de vie

Depuis 1996, les trulli sont inscrits au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco. La mesure a évidemment favorisé leur conservation, voire la construction de nouveaux bâtiments. « Aujourd’hui, un trullo coûte près de 40 000 €, explique Thérèse une guide d’Alberobello. Il est devenu difficile de trouver des artisans locaux capables de les construire. On fait appel à des Albanais qui ont conservé des techniques traditionnelles. »

Mais désormais, les trulli servent essentiellement de gites et de chambres d’hôte. L’occasion de dormir et profiter d’une architecture étonnante, mais également de profiter de la riche gastronomie des Pouilles. On peut notamment y déguster les fameuses pâtes en forme d’oreilles ou tester l’huile d’olive et les vins locaux (notamment le primitivo). Certains des oliviers de la région ont plus de 2000 ans et ont été plantés à l’époque romaine 

Erwan Chartier
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