Rêver quelques heures sur les traces de la reine de Saba et de la fameuse cité perdue des Mille et une nuits. S'imprégner des odeurs de l'Orient au pays de l'encens... Voilà ce qu'autorise un court séjour au Sultanat d'Oman et plus précisément dans sa capitale, Mascate.

Qu'on se le dise : en arrivant dans cette ville qui demeure l'une des plus anciennes du golfe d'Arabie, il ne faut pas s'attendre à voir jaillir comme dans les Émirats voisins des tours plus hautes les unes que les autres et de gigantesques centres commerciaux. Ici, le « bling-bling  » n'est pas de mise, et la politique architecturale stricte visant à conserver le style traditionnel a de fait conféré à la capitale une physionomie harmonieuse et raffinée sur fond de propreté irréprochable.

Jadis cantonnée aux seuls remparts du Vieux Mascate, la cité s'étend désormais sur une soixantaine de kilomètres entre les collines du massif du Hajar et la mer d' Oman. Avec ses maisons basses de couleur blanche ou sable seulement dominées par les minarets et les dômes des mosquées, avec ses immeubles de bureaux tous dotés de coupoles et de fenêtres à moucharabiehs, Mascate séduit le visiteur dés son arrivée. Son excellente capacité hôtelière et ses plages magnifiques ont également rapidement contribué à en faire une des villes touristiques les plus prisées en ce début de siècle.

Du palais au musée, du souk à l'hôtel

Longtemps plaque tournante du commerce entre Orient et Occident, trait d'union naturel entre l'Inde et l'Afrique, le Sultanat d' Oman recèle de vestiges archéologiques qui attestent de la présence d'un village de pêcheurs à l'emplacement de l' actuelle capitale dés le Vé millénaire av. J.C.

Cosmopolite et tentaculaire, Mascate affiche désormais et avec beaucoup de fierté sa modernité sans jamais pour autant que cette « renaissance » -voulue par son Sultan,  Qaboos Bin Saïd, aux affaires depuis 46 ans- ne l'empêche de continuer à cultiver son identité.

Dans un monde musulman en effervescence, doux euphémisme, le Sultanat fait figure d'exception. Véritable sanctuaire de paix, de beauté et de prospérité, ayant su conjuguer tradition avec modernité, il ne pourra que satisfaire ceux qui, pour une première approche, auront décider de faire un  « city break » à Mascate.

D'aucuns vous diront que pour un grand week-end la destination est un peu lointaine. C'est sans compter sur Oman Air, la compagnie locale, qui dessert désormais quotidiennement depuis l' aéroport de Paris CDG celui de Mascate. Et qui plus est dans des conditions de confort remarquables à bord d' un Boeing 787 Dreamliner !

Partis de Paris le jeudi soir à 21 h 10, nous sommes arrivés frais et dispos au Sultanat le lendemain matin à 07 h 20. Pour le retour, vol de jour le dimanche à 14 h 30 avec arrivée à Charles de Gaulle à 19 h 35. Ce qui nous a laissé deux jours et demi pour la découverte de Mascate… et deux nuits aussi ! Bien entendu, la fréquence quotidienne des vols autorise d'autres formules et extensions au gré de chacun… étant rappelé qu' il y a 3 heures de décalage en hiver.

Pour la première journée nous avons commencé par aller admirer le Palais Al Alam, résidence du sultan érigée en front de mer, et flanquée sur ses deux côtés par les forts Jalali et Mirani. Le Palais ne se visite pas et on ne l'entrevoit qu' à travers ses grilles ornées du célèbre blason représentant un khanjar, l' emblématique poignard recourbé.

Dans la foulée, c'est sur la corniche de Muttrah qui s'étend sur le port du même nom, que nous sommes allés respirer l'air de l' Océan Indien et nous imprégner du quotidien de ce quartier ancien. De nombreux cafés et restaurants jalonnent un parcours parsemé de maisons anciennes aux balcons ouvragés. Quant au souk, il reste incontournable. Avec ceci de particulier qu'il est labyrinthique, diversifié, brillant, coloré et bruyant… tout en restant propre, amical et sécurisant ! Ce qui n' a pas été pour déplaire à ces dames…

Avant de regagner notre hôtel (et sa fameuse plage), un petit détour par le Musée Bait al Zubair s' imposait. Il s'agit là d' un très bel ensemble d'édifices privés transformés en musée ethnographique. Objets, bijoux, vêtements traditionnels, c'est la vie quotidienne des omanais  au fil des siècles qui défile.

On l'a dit, l'offre hôtelière est conséquente. Les moins onéreux et les plus proches des principales curiosités de la capitale, se trouvent à Muttrah. Les autres, plus luxueux, se situent aux confins de la cité. Nous avions choisi le Shangri La Barr Al Jissah qui présente l'avantage sur un même site de proposer trois établissements de niveaux (et de prix) différents.

Pour s' y rendre, comme pour aller sur les lieux de visites, une voiture de location ou le taxi s'imposent. Ici il n' y a pas de transports en commun. La solution du Big Bus s'est avérée intéressante le samedi, car au départ de la corniche de Muttrah il dessert en rotations permanentes tous les attraits de la ville.

Grande Mosquée et Opéra, les héritages du Sultan

A Oman, pays de confession ibadiste principalement, on prône un islam puritain et tolérant. Le Sultan Qaboos a donc offert à ses sujets un incroyable lieu de prière pouvant accueillir jusqu'à 20 000 fidèles.

Ce joyau d'architecture moderne de grès et de marbre est chapeauté par un dôme incrusté de mosaïque d'or illuminé le soir. Un lustre en cristal Swarovski illumine la salle de prière de ses 600 000 cristaux. Et que dire du tapis persan de 420 m² d'un seul tenant, ou des vitraux façonnés par… une entreprise française ?

Les non musulmans peuvent visiter ce lieu du culte de 9 h à 11 h tous les jours, sauf le vendredi, jour de prière. En n'oubliant pas, comme d'habitude pour de tels lieux, de prévoir une tenue adaptée…

Outre la religion, l'autre grande passion du Sultan a toujours été la musique. Et c'est ainsi que Mascate  s'est vue dotée en 2011 d'un fabuleux Opéra Royal, un bâtiment en marbre discret qui cache en fait un intérieur somptueux.

Inspiré directement de l'architecture omanaise, construit par la même entreprise que la Grande Mosquée, cet espace polyvalent à l'acoustique ultra-moderne peut accueillir jusqu'à 1100 personnes. Sa programmation est variée avec les opéras les plus célèbres mais aussi des récitals de variétés, des concerts de jazz.

Si vous n'avez pas la chance -ou l'envie- d'assister à un spectacle, il vous reste l'opportunité de venir admirer cette merveille d'opéra. Et pour ceux que cela peut intéresser, sachez que deux représentations de Don Giovanni avec l'Orchestre national de l'Opéra de Lyon sont à l'affiche du R.O.H (traduisez royal Opéra House) de Mascate les 24 et 27 novembre prochains.

Il y aurait encore beaucoup de choses à découvrir à Mascate, et beaucoup de lieux à vous faire partager. Mais le temps d'un week-end, et après avoir profité de tous les services et prestations du Shangri La, l'heure est au retour.

Et croyez moi, le dimanche soir, dans le froid d'une nuit automnale à Paris, on se demande vraiment pourquoi on n' a pas prolongé ce « week-end à Mascate »…

Le Blason du Sultanat, représentant un khanjar, l'emblématique poignard recourbé.

Le Royal Opéra House, un bâtiment somptueux à l'architecture omanaise

 

Le Royal Opéra House, un bâtiment somptueux à l'architecture omanaise

La résidence du Sultan, le Palais Al Alam

La Grande Mosquée qui peut accueillir jusqu'à 20 000 fidèles

La Corniche de Muttrah où les habitants de Mascate aiment à se retrouver

Des ronds points et fontaines symboliques agrémentent le réseau routier qui dessert la cité

redacteur-jean-beveraggi
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