Sur l'île portugaise de Madère, il y a des villas et de la poncha. Et aussi des poncha villas, lieux charmants où, révolutionnaire ou pas, on se régale de la vraie boisson locale. Ah on vous entend dire « eh oh, Madère c'est le madère, comme Porto c'est le porto, comme Bordeaux c'est le bordeaux, comme Cologne c'est l'eau... » D'accord mais à Madère, le madère c'est surtout pour les touristes et l'export, les gens du coin, eux, sont poncha. Et s'il vous plait, ne pas confondre avec punch des Antilles. Les deux trouvent leur origine dans un apport des Indes par des navigateurs anglais, mais ça s'arrête là, non mais. Bien sûr à Madère, on trouve le nectar embouteillé, aromatisé ici et là selon les modes aux fruits de la passion (maracuja) ou autres saveurs locales, pour ramener à la maison, mais la poncha conviviale se savoure faite devant vous au comptoir pour un, deux ou quinze dans un rituel inamovible. D'abord du jus de citron et d'orange, éléments de base qui, à l'origine, protégeaient les marins du scorbut pour leurs longs périples au large, puis du miel de l'île que l'on agite dans le verre avec un mexelote, long mixeur en bois à tête biseautée surnommé caralhinho, présent dans toute famille honnête, et enfin on ajoute la même quantité d'aguardente, l'eau de vie locale de canne à sucre. Il paraît que ça rend amoureux... pour avoir testé, on confirme sans modération... Caralhinho, on nous l'a dit le lendemain, est intraduisible, à part peut-être en petit zizi ou plus grand dans le genre. Pas question d'alcool donc. L'honneur est sauf. A la votre !

 

 

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