Avec sa gueule de canard, d'islam errant et ses wagons aux quatre vents... (chanson presque connue), Afrosiyob file jusqu'à 210 km/h à travers campagne et déserts d'Ouzbékistan. Son nom, il le tient du quartier historique de l'envoutante Samarcande, capitale du redoutable Tamerlan. Bref, c'est à bord du premier train à grande vitesse d'Asie centrale qu'on nous fait monter ce jour là. Surprise initiale : la gare bien dégagée d'autres bâtiments, mais élégante, avec départ et arrivée bien séparées, style aéroport, et une large esplanade arborée où ceux qui attendent ou amènent un proche sont maintenus à distance, histoire de clarifier la situation. Un rien suspicieux, on embarque. Et là, c'est le choc ! Le train est divisé en trois classes, VIP, business et éco, avec dans chacune un confort reléguant les actuels TGV français au rang de michelines de l'ex empire colonial. Des fauteuils ultra confortables et couchants, de larges baies vitrées pour l'horizon, thé et gâteaux offerts, et des écrans vidéos s'abattant du plafond comme n'ont pas tous les Airbus ou Boeing. Les 344 km entre Tachkent et Samarcande s'avalent avec délectation en 2h10 pour des tickets achetés en gare à environ 12€ en VIP, 6€ en éco. A la descente comme la montée, le wagon est au niveau du quai et l'agent ferroviaire en uniforme affecté, qui a vérifié passeport et billet à la porte, connait tous ses passagers, assiste et sourit. Une voix sympathique annonce l'arrivée sur un quai désert pour la quiétude et une sortie dédiée. Pas une secousse, ni un tchakacha entêtant des rails n'ont émaillé le voyage. Dire que ce sont les Espagnols qui ont construit ce train et ces voies à l'image du dodelinement douillet des anciennes caravanes de la Route de la Soie.

Chut ! Faut pas le dire à monsieur SNCF, il aurait trop de peine.

Découvir l'Ouzbékistan avec Salaün Holidays

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