En 2019, pour la deuxième année consécutive, les Français ne furent plus les premiers touristes aux Seychelles. Une situation qui désole le ministre du tourisme de l'archipel aux 115 îles, Didier Dogley. Pour lui, il s'agit d'un problème d'offre aérienne et pas de désamour alors que l'archipel prend à bras le corps la problématique du tourisme durable.

Comment se porte le tourisme aux Seychelles ?

Didier Dogley : avec 364 000 visiteurs en 2019, nous avons encore été en progression de 6% et notre objectif vise les 500 000 touristes à moyen terme, un chiffre d'équilibre entre le bien de l'activité économique et la pression sur l'éco système. La hiérarchie des nationalités de nos visiteurs a changé avec dorénavant une prédominance des Allemands, à plus de 48 000 par an, suivis des Français, environ 40 000, puis viennent les Italiens, les Britanniques, les ressortissants des Emirats Arabes Unis et d'Inde.

Comment expliquez-vous que les Français ne soient plus vos touristes leaders ?

DD : au moment du départ, ils se disent toujours aussi satisfaits de leur séjour qu'auparavant et prêts à revenir. Ce n'est pas de ce côté là qu'il faut chercher. En vérité, ce sont les Allemands qui se sont vus proposer des facilités aériennes pour nous rejoindre et ont répondu en nombre. Via en particulier Condor depuis Frankfort, en direct. Air France a, elle, stoppé ses vols de longs mois et nous l'avons donc ressenti. Aujourd'hui, la compagnie est de retour, dans la continuité nous le souhaitons, pour offrir une bonne desserte vers nos îles aux Français.

N'est-ce pas aussi à vous d'offrir de nouvelles motivations aux Français à vous rejoindre ?

DD : nous avons lancé une stratégie sur 5 ans pour, d'une part accroître les possibilités d'hébergement, et d'autre part mobiliser autour du développement durable et de la préservation de notre environnement. Ces deux axes se rejoignent dans le lancement de nouveaux hôtels à taille humaine, et sûrement pas de grands complexes, pour à la fois viser une montée en gamme et la durabilité.

Justement on parle beaucoup de tourisme durable, où en êtes-vous ?

DD : il y a déjà la limitation future à 500 000 visiteurs par an qui s'accompagne de l'ouverture vers d'autres îles afin de gérer la pression touristique sur les trois plus fréquentées, Mahé, Praslin et La Digue.

Face au réchauffement climatique, nous avons engagé un jardinage de coraux avec participation des hôtels, des tours opérateurs et des touristes. Surtout, je voudrais rappeler que les Seychelles n'ont rien à voir avec nos amis des Maldives, îlots plats à la merci de la montée des océans. Les Seychelles, elles, ce sont un mélange de la mer, de la forêt, de rochers et de sommets jusqu'à 900 mètres de hauteur. Et on y parle français... en roulant à gauche pour l'exotisme !

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